le Vendredi 4 juillet 2025
le Vendredi 15 Décembre 2000 0:00 Divers

Petites nouvelles d’ailleurs

Petites nouvelles d’ailleurs
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Ce sont les dernières petites nouvelles d’ailleurs que je vous fais
parvenir. Les prochaines petites nouvelles proviendront du Nord, même si
dans ma tête, je ne serai pas vraiment revenue.


J’aurais des milliers de petites choses à vous raconter, le genre de
petites choses de la vie quotidienne qui font que la vie est tellement
différente ailleurs, tout en étant pareille pour l’essentiel. La vie ne se
résume-t-elle pas à quelques gestes quotidiens qui, prenant des formes
différentes, transforment la vie du tout au tout.


Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué?


Une chose qui est assez compliquée ici est la façon dont les gens nomment
leurs enfants. Il y a quatre noms qui se résument à la même signification :
l’aîné, le second, le troisième et le cadet. Le système d’attribution des
noms est le même pour les hommes et les femmes. Qu’arrive-t-il si un
cinquième enfant se présente? Très simple : on recommence la même séquence
une deuxième et une troisième fois, au besoin. Donc, pour résumer un peu et
pour vous simplifier la vie, disons que vous entrez dans un restaurant et
que vous appelez la personne qui sert Putu (l’un des quatre noms), vous
avez une chance sur quatre de ne pas vous tromper et de vous faire des amis
sur-le-champ.

La complexité des soins médicaux

L’autre jour, pour la première fois depuis que je voyage, j’ai eu un
sérieux besoin d’un médecin. En effet, un cocktail dangereux s’était formé
dans mon système : mon sang était aussi clair que de l’eau. Deux
responsables de cet état de fait : la différence de température entre le
Nord et le Sud (le sang est plus épais au Nord et vraiment plus clair dans
le Sud), et le fait que je prenais des aspirines pour mettre un terme à un
rhume pernicieux qui me collait à la peau. Comme vous le savez, l’aspirine
éclaircit le sang. Je le savais, pas à ce point. Bref, pour vous amener au
c¦ur du sujet, je me mouchais à qui mieux mieux pour tenter de mieux
respirer. Vl’à qu’un vaisseau sanguin du nez pète et ça commence. Au bout
d’une demi-heure, les saignements se calment un peuŠpour mieux se préparer
à couler de plus belle. Je saigne comme un b¦uf : le papier toilette, les
kleenex, les linges, tout y passe. Un ami vient avec moi à une clinique
voisine. Ils ont presque peur en me voyant rentrer. La panique commence à
s’emparer de moi. Plus je panique, plus mon c¦ur bat vite, plus le sang
pisse et pisse, à en faire peur. Peu à peu, une évidence s’impose : je dois
aller chez un médecin. Le taxi tarde à se présenter. Le sang continue à
gicler et ma panique va grandissant. Enfin, le taxi se pointe. On part à
cinq personnes : quatre personnes m’accompagnent dans une clinique diteŠà
standards australiens. On est accueillis à bras ouverts par les préposés
de la clinique. Dans les cliniques aux standardsŠaustraliensŠon ne crache
pas sur l’argentŠOn ne veut rien savoir des assurances : vous devez payer
sur place et ensuite réclamer auprès de vos assurances. Ainsi va la vie.
Trop compliqué de réclamer pour eux. Mieux vous laisser le trouble.
Mettez-vous à leur place. Bref, après deux heures où on tente de faire
baisser ma tension artérielle (débridée) et d’arrêter les saignements, je
réussis à avoir mon congé. Une grande recommandation me fait frémir : la
femme médecin me prévient : absolument pas de cigarettes pendant trois
jours, car les vaisseaux vont encore dilater et risquent d’éclater de
nouveau. Je me dis : bah, je vais m’essayer quand même. Mais croyez-vous
que j’ai essayé? Eh bien non! J’ai tellement eu peur, que j’ai obéi comme
une enfant que j’étais devenue. Et au bout de trois jours, je me suis dit :
Et si j’essayais! Et voilà ce que j’ai fait et que je fais toujours, dix
jours après mon accident qui aura eu pour moi des séquelles positivesŠenfin
jusqu’à aujourd’hui.


Oui, je mange des bonbons sans sucre, je prends de longues marches, je
passe des heures dans l’eau. Tous les moyens sont bons. Mais Bali aura eu
raison de mon habitude pernicieuse. Je ne crois pas qu’il faille venir si
loin pour se désintoxiquer de la cigarette, mais il semble que pour moi, c’est ce qui a marché. Et là-dessus,
je dois vous quitter, car une envie soudaine vient de me prendre et je dois
aller marcher sur la plage, vite, vite, sinon…


Je vous reviens du Nord la semaine prochaine. Noël approche à grands pas,
tout comme moi, d’ailleurs. Je déraille? Vous avez bien raison. C’est le
manque de nicotine.

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