Arrivée en juin 1999 après » un beau p’tit road trip » du Québec à Yellowknife, Hélène a d’abord fait du camping pendant près d’un mois. Elle était venue au Nord pour aller dans le Sud. » Je voulais amasser des sous pour aller dans le Sud, l’Amérique du Sud ! « , précise-t-elle. Finalement, un an et demi plus tard, elle habite toujours le Nord. » Tout le monde pense au Sud, mais personne ne pense au Nord. Pourtant, plus tu découvres le Nord, et plus tu veux en découvrir « , ajoute-elle. » Le Nord, c’est nourrissant ! »
Hélène apprécie particulièrement la tranquillité du Nord et le contact avec la terre. Elle mène une vie zen à l’ancienne dans son shack.. » Tu te trouves des talents de menuisier et tu apprends tout le temps ! », souligne-t-elle. » C’est ma première petite maison ! »
Lorsqu’elle est arrivée dans celle-ci, tout était » en piteux état « , mais Hélène lui a vite donné du charme avec quelques couches de peinture et des tapis. Il ne restait qu’à isoler sa petite demeure en bois contre les grands froids. » L’hiver passé, le matin, je me disais un, deux, trois, GO, et je sautais du lit pour aller faire un feu dans le poêle à bois ! » Pourquoi se donner tant de » misère » ? » C’est du travail, mais j’aime ça. Tu coupes ton bois, dehors, pour ton chez-vous. Tu es dehors. C’est un choix de vie ! » Elle souligne qu’elle n’a pas de problèmes de tuyauterie ! Elle perce un trou dans le lac et apporte ses chaudières, et le lendemain, elle recommence. La toilette rustique, le sceau hygiénique, est installée à l’extérieur. » À -40šC, tu cours « , lance-t-elle en riant !
Bien sûr, c’est agréable de prendre un bon bain et de se réveiller sans faire de buée parce que la température a baissé pendant la nuit, mais Hélène aime cette vie près de la nature. » C’est drôle, je vis de cette manière et je suis en pleine ville ! « , s’exclame-t-elle. » Le mode de vie traditionnelle des cultures autochtones me rejoint à quelque part « , avoue Hélène, qui s’intéresse à l’histoire des nations autochtones.
La jeune femme de 22 ans a également apprivoisé le silence et la solitude. » Dans le fond, tu es seule toute ta vie. Tu apprends à vivre avec toi-même « , souligne-t-elle, ce qui ne l’empêche pas de rencontrer un tas de gens différents. » Ici, les gens sont ouverts, mais ils attendent de voir si tu comptes rester [au Nord]. Tu apprends à les connaître, et ensuite, ils te font confiance. C’est une bonne manière de procéder « , admet Hélène. » Souvent on veut tout savoir des gens, tout de suite, mais finalement, ça se fait tout seul. Tu peux pas débarquer chez les gens et dire : je veux te connaître « , ajoute-t-elle.
Hélène est l’une de ces personnes qui respirent la simplicité et le bonheur. Restera-t-elle un moment à Yellowknife ? » Ça, c’est la question « , répond celle qui souhaite voyager dans les petites communautés. Entre temps, elle continue son petit bonhomme de chemin et vit au jour le jour !