Désirant être monitrice de français, elle avait envoyé son curriculum vitae à Yellowknife parce que « c’est le seul endroit où je ne savais pas à quoi m’attendre », s’exclame Élise. Après plus de deux ans aux T.N.-O., elle s’apprête à plier bagages pour retourner à l’université, au Québec. « Je pars en disant que je vais revenir à Yellow-LIFE, la vie en jaune sous le soleil de minuit avec un air country », lance Élise, en expliquant que cette image a germé dans la tête d’une amie, Annie Loyer, lors d’une de leurs soirées propices aux discussions. D’ailleurs, c’est souvent au café Javaroma que des projets ont pris forme, comme la Ligue d’Improvisation de Yellowknife (LIY). Élise, en compagnie d’Annie, a permis à plusieurs jeunes inscrits en immersion ainsi qu’à l’école francophone, d’explorer les plaisirs de l’improvisation en français.
« Les jeunes sont toujours énergiques, plein de projets et je n’essuierai jamais de refus de leur part. Ils sont là, ils embarquent dans les activités et ils te font confiance », souligne Élise, qui a passé de nombreuses heures en leur compagnie. « Chaque année, j’organise une troupe de théâtre Les pas frette aux yeux », affirme cette passionnée de théâtre. « Toute petite, mon père me faisait manquer l’école pour aller voir une pièce », se rappelle celle qui a complété un certificat en théâtre à l’université Laval.
Élise s’est également engagée auprès du Comité des femmes, pour lequel elle a animé des activités, comme un atelier de papier mâché. Elle a consacré plusieurs heures à la cabane à sucre, à la foire locale, à la radio, bref à toutes ces activités nées du labeur de quelques bénévoles. « Au Québec, plus les communautés sont grandes, plus l’individu est petit. Ici, c’est plus facile de se rapprocher des gens », soutient Élise.
Cependant, le rapprochement peut être un couteau à double tranchantŠ « Les gens s’attendent à ce que tu sois là. Finalement, c’est toujours les mêmes personnes. Le nombre de bénévoles est calculé juste », indique Élise. « Ça me fait plaisir de le faire, mais ne forcez pas », lance-t-elle en riant, tout en ajoutant que c’est décourageant par moment. « On a parfois l’impression que les gens prennent les activités moins au sérieux quand il s’agit de bénévolat », admet notre bénévole, en soulignant que certains adultes s’engagent à donner quelques heures, mais n’avertissent pas toujours lorsqu’ils ne peuvent se présenter. « Ce sont mes deux frustrations de bénévole », conclut-elle avec le sourire en ajoutant qu’elle travaille à temps plein et demi !