le Samedi 19 avril 2025
le Vendredi 26 janvier 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Santé

La dépendance croît avec l’usage!*

La dépendance croît avec l’usage!*
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* Âmes sensibles et personnes aux prises avec la bataille de désintoxication contre le tabagisme, s’abstenir de lire le présent article! Le fait d’arrêter de fumer est vraiment une décision ultra personnelle. Cette décision ne peut venir que de la personne qui adopte l’option de ne plus fumer. Mais il semble que de plus en plus, dans le monde Politically correct dans lequel on vit, les gens qui vous entourent, les « politically correct », qui vous entourent, décident pour vous que vous allez arrêter de fumer. En effet, ces personnes bien-pensantes qui ont décidé de prendre sur elles le sort du monde décident pour vous que vous allez arrêter de fumer. De quel droit un petit fonctionnaire sans envergure va-t-il décider pour moi que je dois arrêter de fumer. Il va de soi, qui je ne parle pas ici des gens qui oeuvrent dans le domaine de la santé. Quel scandale s’il fallait qu’ils ne prennent pas position sur cette question controversée. Je comprends!

Donc, pas question de décider par vous-mêmes, la société bien-pensante prend cette décision pour vous. En effet, en coupant tous les droits des fumeurs, en affichant des images d’horreur sur les paquets de cigarettes, en publiant des rapport s (plus ou moins dignes de crédibilité pour un bon nombre), en décidant d’écraser les fumeurs dans un coin (n’est-ce pas la cigarette qu’il faut écraser et non les fumeurs?), bref, en faisant en sorte que les fumeurs se sentent tellement mal dans leur peau et tellement coupables, qu’acculés au pied du mur, ils prennent la décision ultime d’arrêter. Mais n’oublions pas que la décision ultime revient à la personne qui arrête, que seules ses raisons sont les bonnes…pour elle, peu importe ce qu’en pense la société environnante et, encore une fois, bien-pensante. Le but du présent article n’est pas de décourager les personnes qui décident d’arrêter de fumer, bien au contraire. Ayant arrêté moi-même depuis maintenant plus de deux mois, loin de moi l’idée de décourager les personnes qui prennent une telle décision. Par contre, mon esprit rebelle s’insurge contre le fait que par ma décision, je prends le pas et je me range du côté de tous ces gens « politically corrects » qui font du jogging pour rentrer à la maison après le travail. Je ne veux pas faire partie de cette gang-là! Je n’ai jamais été ainsi et ne le serai jamais, je crois. Je n’ai pas arrêté pour faire plaisir à qui que ce soit. Je me fous de ce qu’en pensent les gens. Ma décision est fondée sur mes propres raisons et je n’ai pas la prétention que ces raisons correspondent avec celles des autres. Chacun ses raisons.

Oui, j’ai arrêté de fumer (les deux premiers jours, on m’y avait obligée, les autres, je m’y suis obligée). Oui, j’en suis fort aise. Non, je n’ai pas envie de partager ici mes raisons profondes et intimes. Oui, je vais refumer, vers l’âge de 80 ans, car je suis une fumeuse invétérée et je sais que la fumée va me manquer, mais un jour… Oui, je vais encourager mes condisciples qui décident de prendre la même décision que moi de mettre un terme à cet esclavage. Oui, je souffre mais les souffrances diminuent de plus en plus. Non, jamais je n’inciterai des jeunes à fumer, car pourquoi les mettre en situation d’avoir un jour à arrêter. Oui, mes voyages sont de plus en plus faciles, car je n’ai pas à courir au coin fumeur de l’aéroport. Oui, je peux marcher de plus en plus vite avec un souffle de plus en plus long. Non, je ne tousse plus en me levant le matin. Par contre, oui, je continue de respecter les fumeurs, car j’ai tout de même plus d’affinités avec eux, étant une ex. Oui, je vais continuer de m’asseoir avec les fumeurs au restaurant, car jamais je ne priverai mes amis d’en griller une sous prétexte que j’ai arrêté. Oui, je vais continuer d’aller prendre un verre à l’occasion, sans me sentir coupable de jouir de la senteur des cigarettes…des autres. Oui, je vais bien profiter de la soudaine augmentation de salaire que je viens de m’accorder, la plus grosse jamais obtenue depuis que j’habite dans le Nord. En effet, l’argent économisé sur les cigarettes vient d’augmenter mon salaire…d’un seul coup. Voilà un avantage propre uniquement aux ex-fumeurs. Les gens qui n’ont jamais fumé ne profiteront jamais de la soudaine augmentation provenant du fait d’arrêter de fumer. Vous me suivez?

J’avais besoin d’exorciser ce sujet une fois pour toutes. Le fait d’arrêter de fumer est un grand événement dans la vie d’une fumeuse comme moi. Encore une chose que les gens qui n’ont jamais fumé ne connaîtront jamais, enfin pas à cause du tabac : ce sentiment réconfortant d’avoir repris le contrôle de sa vie. Bonne chance à toutes les personnes qui sont aux prises avec le combat contre les insidieux démons du tabac. Dites-vous bien qu’on est une maudite grosse gang sur la terre…à avoir essayé…et à avoir réussi. Ciao!

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