le Jeudi 1 mai 2025
le Vendredi 9 février 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Fera-t-on la sourde oreille? Éditorial

Fera-t-on la sourde oreille? Éditorial
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L’intervention récente du président de la Fédération des communautés francophones et acadienne du Canada (FCFA) auprès du gouvernement du Québec était inévitable, mais il y a fort à parier le Québec murmurera quelques encouragements puis passera à des préoccupations plus urgentes : sa propre situation linguistique.

Lorsque M. Arès exprime sa crainte d’un ressac politique dans les autres provinces advenant l’adoption de politiques linguistiques québécoises trop coercitives, il n’a certainement pas tort. Il se leurre cependant lorsqu’il croit que le gouvernement du Québec se montrera plus ouvert face à la communauté francophone minoritaire. Ce gouvernement est certainement plus compréhensif du combat linguistique de ces autres francophones, mais son intérêt premier arrête à ses frontières.

En effet, malgré toute la panoplie de lois et de règlements, le français continue de perdre du terrain au Québec. Si les francophones y sont majoritaires, ils demeurent toujours minoritaires au Canada et en Amérique. Si la langue et la culture ne sont pas en péril dans l’immédiat, il n’est pas certain que cela restera de même à long terme. C’est précisément à cette question à laquelle le gouvernement du Québec doit trouver une réponse.

Une partie de la réponse pourrait bien se trouver à l’extérieur du Québec. Une communauté francophone forte et dynamique hors Québec aiderait grandement à amenuiser « l’effet magnétique » de la langue anglaise. Cette société ne vit pas en vase clos et tout regain d’énergie de la cause française chez ses voisins devrait avoir un impact à l’interne. Chacune de ces communautés s’abreuve au dynamisme de l’autre. La mondialisation de la culture ouvre les frontières et se préoccupe peu des lois et des règlements locaux. C’est ça qu’il faut comprendre.