le Mercredi 23 avril 2025
le Vendredi 16 février 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Le coq d’Iqaluit ! Portrait du Nord

Le coq d’Iqaluit ! Portrait du Nord
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Debout à 5 h 30, il se rend à la station en marchant dans la capitale du Nunavut encore endormie.  » J’aime bien être debout avant tout le monde « , révèle l’animateur de  » C’est fret !  » comme l’appelle affectueusement JSC. À raison de 40 heures de diffusion en français par semaine, la seule station de radio FM en ondes à partir d’Iqaluit a besoin d’un bon coup de main. Une quinzaine de bénévoles participent en mêlant leurs voix à celle du petit nouveau, qui a mis les pieds au Nunavut il y a maintenant six mois.

Celui qui a fait des études en littérature à l’Université du Québec à Montréal avait le goût de voir du pays, alors il a fait un saut aux Prairies.  » J’ai vécu deux ans en Saskatchewan « , raconte JSC, qui a notamment travaillé pour le journal L’Eau Vive. Puis, la planète Nord a exercé son attrait sous la forme d’une annonce d’un poste à combler à Iqaluit. Et le voilà au chantier comme il le dit !

 » Ça l’air d’un chantier de construction l’été. Un gros chantier ! « , précise-t-il.  » Avant d’arriver sur place, je me disais que j’allais peut-être passer ma vie là. En arrivant, je me suis dit que j’allais passer un mois ! Sérieusement, tant que j’aurai l’impression de relever des défis personnels, je vais rester « , lance-t-il avec le sourire. KM-Pour quelles raisons as-tu choisi la destination Nunavut?

JSC- Dans l’ordre ou dans le désordre? J’avais le goût de dépaysement et d’aventure. J’avais le goût de vivre une expérience dans le Nord, de m’éloigner de la vie commerciale, urbaine et de consommation, même si je ne me nourris pas encore des fruits de ma chasse ! Si je ne l’avais pas fait [ce voyage] làŠ Hum. Y a-t-il d’autres raisons? J’avais le goût !  » En arrivant, on a un choc. Pas de noms de rue. Pas de sous-sol. Pas d’arbres. Pas de gazon. Ce n’est pas une ville de touristes. Ce n’est pas fait pour plaire ni pour survivre. Iqaluit, on s’y rend pour y pour vivre et ce qui fait son charme, ce sont ses habitants qui sont là depuis toujours. Ce ne sont pas des gens faits en série ! « , s’exclame JSC. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’animateur est curieux. [Il m’a d’ailleurs posé plus de questions que je ne lui en ai posé lors de l’entrevue !] Quand il ne demande pas de réponses, il se ballade dans la toundra en ski de fond.  » Je marche, je lis !  » Et cet été, si vous passez à Iqaluit, vous le verrez peut-être faire la cueillette des bleuets.  » T’as trois jours pour la faire « , blague JSC, en rappelant la rigueur du climat, ce qui ne l’empêche pas de marcher dans la toundra tous les matins de la semaine pour aller réveiller, de son chant du coq, les habitants d’Iqaluit !