Même si à l’occasion, je déverse mon fiel sur nos amis du sud, les États-Uniens, il me semble qu’il y a bien longtemps que je ne me suis pas arrêtée pour examiner un peu comment ça passe là-bas. À cette époque, l’an dernier, c’était toute la question du petit Elian Gonzales qui préoccupait les gens des USA. Il n’y en avait que pour lui partout : journaux, télévision, revues, etc. Bref, le pauvre petit doit être bien heureux d’être retourné chez lui, tranquille avec son père et sa famille. Pour lui, le cauchemar est terminé. Il n’y a plus des milliers de personnes devant chez lui qui scandent des slogans et l’empêchent de dormir.
Cette année, les choses se précipitent. Je ne m’étendrai pas trop longtemps sur la question des élections qui a scandalisé le monde entier et qui a fini par nous donner celui dont personne ne voulait (en tout cas pas moi) : George Bush. Cet homme dangereux (il a tué plus de personnes en prison que tous les autres gouverneurs) s’est empressé de montrer au monde qu’il avait du pouvoir et qu’il allait terminer ce que son père avait commencé. Donc, bombardements en Irak. Oups! Mauvaise tactique, monsieur le président états-unien! Le monde est encore une fois contre vous. L’opinion mondiale ne vous appuie en aucune façon. Encore une fois, vous réussissez à vous mettre l’opinion mondiale à dos. Et le fait de faire porter l’odieux à la Grande-Bretagne est peut-être une bonne tactique à votre sens, mais ne dupe personne. Ce n’est pas drôle de savoir qu’un des grands leaders de ce monde décide n’importe quoi à propos de choses graves comme la guerre, et dans le temps de le dire, et contre l’opinion mondiale, et au détriment de pauvres civils. Qu’est-ce qui nous pend au bout du nez? Au secours! La semaine dernière, je regardais la distribution des Granny, chez nos voisins du sud, il va sans dire. La chose était assez ridicule. Alors qu’Eminem déclenche des foules en colère en raison de ses paroles injurieuses contre les homosexuels, contre les femmes, contre sa propre mère, il reçoit trois prix convoités et surtout, on le fait chanter avec Elton John, homosexuel avoué, ce qui entraîne une manifestation à l’extérieur de l’endroit où a lieu la cérémonie. Les organisateurs savent que la provocation va leur procurer la cote d’écoute qu’ils désirent. Tout est orchestré : la foule hurle son mécontentement à l’extérieur; les spectateurs jouissent du spectacle controversé et Eminem peut continuer à proférer ses insanités sur tout et sur rien. Ça se passe où? Aux États-Unis. Cette semaine, j’écoutais tout doucement la radio de Radio Canada, me sentant bien protégée contre l’agression américaine. Si j’avais su ce que je sais maintenant, j’aurais écouté tout de même… Donc, au cours d’une émission bien sérieuse, j’entends que nos amis du sud, de grands connaisseurs de fromages (cheddar, cheddar et cheddar) ont décidé de légiférer sur … je vous le donne en mille? Sur la grosseur des trous du fromage suisse! En effet, il semble qu’ils n’aient pas compris que le fromage ne se vend pas au volume, mais au poids, et que peu importe le nombre de trous dans un morceau de fromage, 100 grammes demeurent 100 grammes, avec ou sans trous. La grosseur peut alors différer. Mais je ne suis pas certaine que ce concept soit perçu là-bas. Vous pouvez également imaginer l’horreur de nos Helvètes, en Europe. L’indignation est à son comble. Des méthodes de fabrication du gruyère qui remontent à des centaines d’années! Impossible! Et je suis bien d’accord avec les Suisses. Si nos ignares voisins imbus de leur sans culture ne veulent pas le fromage comme il s’est toujours fait, ils n’en auront plus. Bien fait pour eux. Si quelqu’un réussit à m’expliquer la logique qui se cache derrière cette demande, je lui en serai vraiment reconnaissante. Pour le moment, je me contente de me brasser la tête en me demandant ce qu’ils vont encore inventer. On croit toujours que ce n’est pas possible, mais il semble bien que notre imagination est toujours en reste quand il s’agit des USA! Dans ce pays-là, on réussit toujours à nous surprendre par des décisions les plus farfelues (mon mot est faible). Je vous laisse réfléchir à tout ça, et moi je vais acheter un morceau de gruyère : je veux mesurer les trous. À la prochaine!