Pour ceux qui s’en souviennent, la revue Croc avait une chronique qui consistait à raconter la fois où on a l’air le plus fou. Ce pouvait être des comédiens, des chanteurs, des gens de la rue et que sais-je. Et on racontait ce moment où on a l’air le plus fou. Ce que je veux raconter ici est un peu relié, bien que j’aurais mieux fait d’intituler mon article Amende honorable. Enfin. Je vais faire une histoire courte, mais claire pour certains, peut-être obscure pour d’autres. Résumons.
Après avoir assisté à la rencontre vins et fromages où je n’étais pas invitée, j’ai trouvé le tour de me faire remarquer, de la mauvaise façon. Je tiens à faire amende honorable envers les personnes que j’aurais pu blesser. Je ne tiens pas absolument à excuser mon comportement, mais ayant arrêté de fumer il n’y a pas très longtemps, mettons que j’ai eu une compulsion dans le vin ce soir-là, ce qui fait que mes propos ont pu choquer. L’être humain étant ce qu’il est, essentiellement fragile et … à l’occasion, imbécile, je me suis moi-même mise sur la corde raide…et je suis tombée. Je me suis maintenant relevée, mais mes genoux portent la marque de ma chute. Pas très glorieux, cette fois où j’ai vraiment eu l’air fou. Mais j’en connais encore de pire, dans le sens du ridicule.
Un ami avait une de ses soeurs qui allait convoler en justes noces. Pour préparer la cérémonie du mariage, les deux tourtereaux ont décidé de mettre les deux familles en présence. Donc, les parents de mon ami décidèrent d’inviter la mère de la future mariée. La mère vint donc souper, ce soir-là, et resta chez les parents de mon ami pendant quelques longues heures. Le lendemain midi, les parents de mon ami reçurent un téléphone d’excuse. La mère de la future avait bu beaucoup plus que de raison, la veille et elle appelait pour s’excuser…de ne pas pu avoir assister au souper la veille. Imaginez un peu la surprise de la mère de mon ami. Elle n’a pas pu rien dire et s’est contentée de répondre que ce n’était pas grave. Imaginez un peu la scène. Alors qu’elle avait passé la soirée là, à raconter conneries sur conneries, elle était convaincue ne pas y être allée. Ouais! Et cette histoire est authentique.
Je ne tiens pas à réveiller chez vous une honte enfouie ou un sentiment du ridicule profond, mais peut-être tout simplement à faire surgir une histoire où vous avez eu l’air tellement fou, que vous n’avez jamais osé le raconter, ou que vous avez tellement honte que vous changez l’histoire. N’ayez crainte. On a tous eu, un moment ou l’autre dans sa vie, eu l’air vraiment fou. Bien sûr, les histoires des autres sont toujours plus drôles que les siennes. En effet, nos propres histoires déclenchent des sentiments plutôt controversés, alors que les histoires des autres nous font crouler de rire. Je sais pertinemment que la mienne n’a rien de drôle, ni pour moi, ni pour vous. Je ne l’ai pas racontée pour vous faire rire, ni pleurer, d’ailleurs, mais tout simplement pour remettre les pendules à l’heure, ce qui n’était pas du tout évident à faire.
Mais pour finir sur une note plus légère, voici de petites histoires qui me sont arrivé il y a quelques années. Étant allée à l’urgence pour un problème d’orgelet (genre de conjonctivite) où j’avais l’air d’une grenouille tellement j’étais défigurée, je passe les portes de l’urgence, ayant cru entendre mon nom. L’infirmière me demande si j’étais bien la personne nommée, ce qui n’était absolument pas le cas. Elle regarde mon oeil et me dit : « vous êtes venue pour un oeil? » sur quoi je lui répond : « je croyais être venue pour un oeil, mais je crois que c’est un problème d’oreille ».
Une autre fois, un médecin m’examine les oreilles et me dit avec un sérieux désarmant : « vous allez un jour être sourde ». Je lui réponds aussi sérieusement qu’il m’a parlé : « Docteur, mieux vaut être sourde que d’entendre ça ».
J’ai toujours aimé rire lorsqu’à l’hôpital ou clinique. Tout est tellement sérieux, que j’ai comme un besoin de dédramatiser tout ça. Je vous le jure. J’ai réussi à dérider ce médecin cette fois-là. Pour ce qui est de l’infirmière, pas du tout. Ce n’est pas elle que je voulais faire rire, c’est moi-même. Et j’ai réussi.
Là-dessus, je vous souhaite une bonne fin de semaine!