le Mercredi 23 avril 2025
le Vendredi 9 mars 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Faut être deux Éditorial

Faut être deux Éditorial
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La récente tentative de la FCFA du Canada d’ouvrir la francophonie au reste du Canada constitue un effort louable bien que le constat de l’exercice ne semble pas des plus positifs.

Encore une fois, on constate la pertinence du vieil adage voulant qu’il faille être deux pour établir un dialogue. Malheureusement, pour rapprocher les différents groupes ethniques et linguistiques canadiens, il faut que tous acceptent de dépasser l’histoire souvent houleuse entre ces groupes. En effet, dans ces tentatives de dialogue, il faut mettre de côté (mais sans oublier) les vieilles rancunes qui remontent parfois à plusieurs siècles. La victoire britannique aux plaines d’Abraham, la déportation des Acadiens, la rébellion métis de Louis Riel, les écoles résidentielles et la crise d’Oka : voilà de nombreux événements historiques indéniables qu’il faut reconnaître, mais qu’il faut aussi dépasser si on veut entreprendre le nouveau siècle sur le bon pied et si on veut éviter les erreurs du passé. Il n’est guère difficile de trouver des personnes ouvertes d’esprit face à la diversité culturelle canadienne. Le problème réside dans le fait que ces personnes ne représentent pas la population en général. Il peut être difficile cependant de déborder ces cercles restreints et marginaux. Le défi est donc de tenter de généraliser ce mouvement de rapprochement à l’ensemble du Canada.

Les grands absents de la rencontre organisée par la FCFA, les francophones québécois et les Autochtones, démontrent tout le chemin qui reste à faire pour établir un dialogue entre les différentes composantes de la société canadienne.

La démarche de la FCFA semble indiquer qu’une politique des « petits pas » aura peut-être plus de succès dans l’avenir. Plutôt que de tenter de tout résoudre en un seul exercice de dialogue, il faudra sans doute établir des stratégies différentes pour chacun des groupes cibles, ne serait-ce que pour refléter le caractère unique de chacun d’eux.