le Mercredi 23 avril 2025
le Vendredi 16 mars 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éducation

Transmettre la culture par le pingo ! Atelier sur la programmation culturelle de la petite enfance: les défis sont nombreux

Transmettre la culture par le pingo ! Atelier sur la programmation culturelle de la petite enfance: les défis sont nombreux
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Pour la coordonnatrice des programmes d’enseignement en langues inuites, Liz Fowler, l’enseignement de la culture n’est pas seulement la responsabilité de l’école et du milieu familial. La communauté entière doit y participer.

Comment refléter la culture dans les programmes éducatifs ? « Par exemple, les Inuits vivent selon les saisons. Il faut donc construire le programme selon les saisons » explique Liz Fowler. « L’hiver, à Tukto-yaktuk on amène les enfants glisser sur les pingos, afin de leur faire découvrir leur environnement immédiat. Nous en parlons au retour », raconte Catherine Katigakyok, une instructrice inuvialuit originaire de Tuktoyaktuk. « Ma mère nous donnait des peaux de phoque avec lesquelles nous allions glisser. Puis, un jour elle nous a dit que nos glissades étaient un bon moyen pour nettoyer ses peaux, ça lui sauvait du travail ! », raconte Liz Fowler.

Une autre façon de partager la culture réside dans la sagesse des aînés. « Il faut les inviter, leur demander de l’aide pour construire la programmation scolaire », souligne Liz Fowler. « Il faut utiliser les ressources de la communauté et les inclure dans la programmation. Il y a un tas de gens à rencontrer, ce sont de précieuses ressources », lance Mary Zoe Chocolate, qui travaille au Midnight Sun Daycare, à Inuvik. L’une des grandes difficultés en ce qui a trait à la transmission des valeurs et traditions autochtones consiste en un manque de connaissances sur le sujet. « Il y a un manque de compréhension des cultures et certaines communautés regroupent plusieurs personnes de cultures différentes », a souligné une participante.

En plus de ce manque de compréhension, un autre défi consiste à obtenir du financement. « Nous arriverons à un point où il n’y aura pas davantage de ressources. Il va nous falloir travailler avec créativité », admet Liz Fowler.

Cependant, la question la plus préoccupante pour les professionnels travaillant dans le milieu de la petite enfance demeure certes les cicatrices laissées par les écoles résidentielles ainsi que les problèmes d’apprentissage liés au syndrome d’alcoolisme f¦tal (SAF) et aux effets de l’alcoolisme f¦tal (EAF). « Selon des études, les familles dont les membres ont été victimes de traumatismes subis dans les écoles résidentielles mettront sept générations à guérir », soutient Denise Kurszewski, coordonnatrice de programmes culturels au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation. Les défis à relever et les plaies à panser sont nombreux si l’on veut assurer la transmission de la culture, et des valeurs et traditions autochtones.

« Ceux qui réussissent à les transmettre ont un appui familial, une forte identité et possède une certaine spiritualité », conclut Liz Fowler. « Quelque chose va arriver si on s’accroche », souligne Mary Zoe Chocolate.