le Mardi 22 avril 2025
le Vendredi 13 avril 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Divers

Marie Laberge

Marie Laberge
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J’ai eu le bonheur de lire le premier livre de la trilogie de Marie Laberge intitulée Le goût du bonheur.

Le premier livre s’appelle Gabrielle. C’est un plaisir de lecture. Le tout débute vers les années 1930, dans la région de Québec (entre Québec et l’ïle d’Orléans), avec quelques poussées sporadiques à Montréal, dans un milieu petit bourgeois. Gabrielle est l’épouse heureuse et comblée d’un avocat de Québec, Edward, qui réussit bien dans la vie. Ils sontles parents de quatre enfants. L’aînée, Adélaïde, est une forte personnalité, comme sa mère. Elle sait ce qu’elle veut et est prête à bien des compromis pour l’obtenir. Sa soeur plus jeune, Béatrice, est très mondaine, dès le bas âge, et rêve de toilettes et de prince charmant. Il y a aussi les tantes, soeurs de Gabrielle, très présentes. Un peu bigotes, jalouses de Gabrielle, elles lui rendent la vie difficile, car elles trouvent leur soeur bien légère et bien provocante, étant donné la vie qu’elle mène avec son mari. Pourtant, Gabrielle est tout simplement amoureuse de son mari et ne le cache pas, ce qui n’est pas très bien vu à l’époque. D’être amoureuse, passe encore (car la majorité des mariages sont encore des mariages de raison), mais de démontrer ses sentiments par des gestes de tendresse, alors là, ça ne passe pas. Gabrielle décide même de prendre sa nièce Isabelle avec eux, car elle n’a pas sa place auprès de sa mère, de sa tante et de sa soeur. Gabrielle prend donc sa nièce chez elle comme s’il s’agissait de sa propre fille. Puis, il y a le beau Nic, frère d’adoption d’Edward. Nicolas fait craquer bien des femmes, pour ne pas dire toutes les femmes. Nic a une soeur un peu cinglée et très accaparante dont il s’occupe. Il y a aussi Florent, fils de la femme de ménage de l’île d’Orléans qui a un grand rôle à jouer dans leur vie. À cette époque, la maladie honteuse par excellence est la tuberculose. En effet, comme elle fait état de conditions de vie misérables et de milieux défavorisés, la tuberculose est la honte. En plus, en raison de sa grande contagion, on évite les gens aux prises avec cette maladie comme des pestiférés. Donc, dans la famille de Florent, le malheur rôde, de même que la maladie. Voilà résumé de façon bien succinte l’histoire de Gabrielle.

Pour les amateurs de Marie Laberge, ce livre est un délice. Marie Laberge manie bien sa plume (ou son ordi). Elle possède un vaste vocabulaire très imagé et réussit à nous entraîner dans l’univers de Gabrielle avec maestria. On s’attache bien vite aux personnages bien campés et dont la vie nous préoccupe et nous enchante. L’intensité des sentiments, le fil de l’histoire très bien tissé, la description d’un certaine époque, la langue qui coule et qui est si bien maniée, voilà de bonnes raisons de lire ce premier livre d’une trilogie. Marie Laberge, c’est simple, quand on a un de ses livres entre les mains, on ne réussit plus à le lâcher. On a hâte de revenir chez soi le soir pour le continuer. On s’ennuie presque du métro qui nous permettait de lire en allant travailler. Vous voyez un peu ce que je veux dire. Ah oui, j’allais oublier : Marie Laberge vient de sortir le deuxième livre de sa trilogie : Adélaïde. J’attends avec impatience de me le procurer. Je souhaite une bonne lecture aux personnes qui vont le lire et je suis presque jalouse : j’aimerais avoir le bonheur que vous aurez de le lire pour la première fois. Vous savez, quand on finit un livre qu’on ne veut pas terminer, car c’est trop bon… C’est le cas.

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