le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 3 août 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

Se démarquer! Hector et Annette Demarcke

Se démarquer! Hector et Annette Demarcke
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« Ma femme, c’est mon modèle. Quand je la regarde, ça m’incite à continuer. » Hector Demarcke ne souffre d’aucun orgueil mal placé quand il pense à son épouse Annette. Qu’elle lui insuffle de l’énergie et qu’elle le motive à donner de lui-même ne semble pas l’incommoder. À deux, ils forme une partie du moteur de la francophonie de Forth Smith, mais ne limitent pas leur b.a. au bassin d’une centaine de francophones. Que ce soit pour entretenir le terrain de l’église, assister aux rencontres de la Chambre de Commerce ou être membre des Chevaliers de Colomb, les Demarcke ne lésinent pas sur leurs efforts. « C’est pas l’argent qui nous mènent, c’est de voir nos projets aboutir. »

Ces projets se développent depuis cinq ans sous leur gouverne, soit depuis que le couple a pris la direction du sud – d’Inuvik à Fort Smith. Le nouvel environnement leur a réservé bien des surprises, dont celle d’une francophonie ne se comptant pas sur les doigts d’une main. Véritable contraste d’avec les cinq ou six francophones qu’ils avaient l’habitude de côtoyer une fois par mois au nord, le paysage français de Fort Smith leur a permis de reprendre du service au sein de la francophonie. « Ma femme connaissait d’autres femmes francophones impliquées dans la francophonie », explique Hector, qui travaille comme gérant du district de Fort Smith au ministère du transport des T.N.-O. « Elle m’a demandé de participer avec elle. Quand j’ai vu le manque d’implication à Fort Smith, j’ai décidé de remonter ça. »

Un « remontant » qui s’est avéré prolifique : il est secrétaire de l’Association des francophones de Fort Smih depuis cinq ans tout en étant sur le comité exécutif, et a déjà été vice-président de la Fédération Franco-Ténoise pendant deux ans. Annette Demarcke occupe les fonctions de trésorière de l’Association des francophones de Forth Smith et représente la communauté auprès de la Fédération Franco-Ténoise. « J’ai toujours aimé ça être impliqué, justifie Hector. Il y a quand même eu un temps où j’aurais aimé tout arrêter, aller dans un camp en bois, chasser, profiter de l’hiver. Mais il y avait toujours quelque chose à faire. »

Un terrain encore à défricher pour le couple manitobain, qui constate une faible participation des francophones aux activités orchestrées par l’Association. « Il y a trop de comités ici. Des gens sont impliqués, mais beaucoup ne veulent aller que travailler et rentrer à la maison. » Le couple en poste aux T.N.-O. depuis onze années a toutefois vu le fruit de leur labeur. « Nous sommes maintenant environ 25 ou 30 membres à l’Association, nous avons trouvé les moyens d’embaucher une agente de développement à temps plein et de développer un programme de francisation. » Le grand-papa est d’ailleurs fier d’annoncer que son petit-fils fréquente le programme de francisation. « Mes enfants sont francophones et ont fait toutes leurs études en français. »

Hector Demarcke entretient avec la langue française, tout comme avec Annette, une longue histoire d’amour. « J’ai toujours été fier de ma langue. Je suis reconnaissant envers mes parents de nous avoir éduqué en français. » Il dresse un portrait succinct de la francophonie de Fort Smith, de la situation d’un langue englobée dans une majorité. « Une fois que tu te sépares d’un bassin de francophones, la langue n’est plus une priorité. Mais j’ai remarqué que les Québécois reste quand même attaché à leur langue. Quand on vient d’en dehors, comme moi du Manitoba, c’est moins important. » Des circonstances qui colorent l’environnement de la francophonie en situation minoritaire. « La plupart de nos membres parlent très peu français, parce que les parents se sont anglicisés. Le français, c’est à la maison que ça s’apprend. »

Hector et Annette Demarcque regardent leur fille Corinne reprendre le flambeau du bénévolat dans la communauté de Fort Smith, alors que leur fils fait sa vie dans les Prairies. Peut-être est-ce cette même motivation qui unie Corinne au dévouement, qu’Hector résume par « la joie de voir quelque chose d’accompli. » Un accomplissement qui ne passe pas inaperçu chez les Demarcke.