Pas plus d’argent, mais une garantie de financement, voilà ce qu’ont obtenu les commissions scolaires des T.N.-O., comme leurs homologues canadiennes, pour administrer le Programme des langues officielles dans l’enseignement (PLOE). Une nouveauté : la dernière entente signée entre le ministère du Patrimoine canadien et le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest innove en appuyant le développement en matière de gestion scolaire francophone. « Avec le nouveau plan d’action, on sait d’avance les montants qui nous sont alloués. C’est une garantie qui nous permet de planifier à l’avance », indique le responsable des programmes d’enseignement en français au ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation, Jean-Marie Mariez. Une planification qui ne s’anticipait qu’une année à la fois avant la mise en place de ce plan d’action, qui comprend deux volets. Le premier couvre une période de trois ans, de 2000 à 2003, et englobe les activités reliées à l’enseignement de la langue de la minorité et de la langue seconde. Le deuxième, échelonné de 2000 à 2004, se rapporte à la gestion scolaire francophone. Dorénavant, la nature des montants alloués aux deux volets est fixée lors de la signature de l’entente quinquennale, ce qui ouvre la porte à des projets de longue haleine.
« Les commissions scolaires peuvent maintenant planifier à long terme des projets de collaboration, par exemple », explique Jean-Marie Mariez, qui a fait partie du comité de négociation de l’entente. Des échanges de services spécialisés entre les écoles secondaires, comme des cours de musique, peuvent être envisagés entre les écoles d’immersion et les écoles francophones. Ce processus en est encore à ses balbutiements, mais pourrait se mettre en branle prochainement, selon le responsable des programmes d’enseignement en français.
La formation à distance et les bourses post-secondaires pourraient bénéficier des montants garantis qui proviennent autant du fédéral que du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. Jusqu’en 2003, 868 000 $ provenant des coffres du fédéral seront versés chaque année pour le PLOE, alors qu’une moyenne annuelle de 393 000 $ ira soutenir la gestion scolaire francophone. Le gouvernement des T.N.-O. s’est engagé à verser plus de neuf millions de dollars sur trois ans pour le Programme des langues officielles dans l’enseignement et plus d’un million sur quatre ans pour la gestion scolaire francophone.
« Ce n’est pas un investissement supplémentaire de la part du fédéral. Il normalise les montants », spécifie Jean-Marie Mariez, qui mentionne que les T.N.-O. ont investi davantage dans le plan d’action en raison d’une croissance de la population étudiante et du système de l’équité, qui prévoit un investissement égal pour un étudiant, qu’il soit inscrit dans un programme francophone ou anglophone.
Cette entente, négociée sur deux ans, se veut accessible au public, qui peut consulter le plan d’action et suivre sa mise à jour. « On parle de transparence », explique Jean-Marie Mariez. « C’est une question de visibilité et une habitude à prendre : il y a maintenant moyen de voir les montants. »
C’est un virage pour les commissions scolaires, qui doivent dorénavant faire état auprès du ministère de l’Éducation, de la Culture et de la Formation de leurs activités sous forme de rapports. « C’est toute une transition. Ça demande une période d’adaptation et du temps », indique le porte-parole du ministère de l’Éducation. Déjà, les rapports d’activités pour l’année 2000-2001 sont attendus au ministère. Après la première année de mise en ¦uvre, le bilan semble positif. « Dans l’ensemble, on a du financement pour vivre. Un peu plus d’argent nous aurait fait du bien, mais on s’en tire bien. »