Oui, je pourrais conjuguer le verbe avoir à tous les temps, suivi par du courriel. Plus ça va, plus le courrier électronique occupe une place prépondérante dans nos vies. Les discussions vont bon train entre les adeptes de ce moyen de communication et ses détracteurs. Il est des gens qui prétendent que le courriel détruit la langue française. Pour quelles raisons, d’après eux? Les raisons sont nombreuses, mais l’une des principales est la prépondérance de la langue anglaise dans tous les logiciels, dans Internet, partout. Une autre raison alléguée par les gens est l’usage abusif d’abréviations, du genre à plus pour à plus tard, kc, pour cassé, $ pour dollars ou argent, etc. Les usages sont multiples. Pour ma part, je crois que le courriel et ce qu’on appelle les sites de discussion (chat) incitent les gens à écrire, exercice qui était en train de se perdre. En effet, on peut dire que si le début du XXe siècle a vu la correspondance proliférer, la seconde moitié de ce siècle l’a vue péricliter au profit du téléphone de plus en plus facile d’accès et de moins en moins cher. Vers la fin du siècle, la place de plus en plus importante occupée par l’ordinateur personnel et surtout, par Internet, a fait faire un bond à l’usage du courriel. On ne pourra pas revenir au grand siècle de l’écriture qu’était le XIXe siècle et aux grands romans épistolaires de cette époque. En effet, il s’agit là d’une époque bien révolue, et il faut maintenant faire place à un autre genre d’écriture plus moderne, plus rapide, plus expéditif.
Je crois que l’existence du courriel permet beaucoup plus d’échanges qui, auparavant, auraient été perdus. Je m’explique. Parlons voyage. De tout temps, les gens voyagent de par le monde, ce qui leur permet de rencontrer des gens de toutes provenances. À une certaine époque, les rencontres fortuites en cours de déplacement, ou de courtes durées étaient à jamais perdues, car peu de gens prenaient la peine d’écrire à des personnes rencontrées fortuitement. Le téléphone? À l’occasion était-il utilisé pour communiquer avec les gens vraiment plus près, mais pas pour le reste du commun des mortels.
De nos jours, grâce à tous les moyens à notre disposition, les gens communiquent de plus en plus. Je ne parle pas de la qualité de cette communication pour le moment, je parle d’un genre de communication qui existe maintenant et qui n’existait tout simplement pas. Il est en effet possible de poursuivre des liens et de mieux connaître des personnes qui nous semblent valoir la peine d’investir un moment de conversation. De plus, le courriel nous permet de répondre rapidement un mot, quitte à poursuivre plus tard plus longuement. Cette rapidité constitue une nouvelle donnée dans tout ce monde virtuel. De plus, cela a permis de rétrécir les distances. Certains jours, le monde est dans notre boîte à lettres : des courriels de partout nous prouvent une fois de plus que le diction «Le monde est petit! » s’avère de plus en plus vrai.
Il va de soi que je n’ai pas encore parlé de la qualité de ces échanges. Pour ce qui est des personnes chères ou plus près de soi, je ne crois pas que le téléphone ait cédé sa place. En effet, la qualité des échanges téléphoniques demeure supérieure à un courriel vitement envoyé. Cependant, en certaines circonstances, comme par exemple en voyage, la communication téléphonique n’est pas toujours évidente à établir. C’est à ce moment que le courriel prend sa place et devient un outil de premier choix. De même avec des personnes avec qui les liens sont moins étroits ou plus superficiels. Cependant, je crois que non seulement le courrier électronique n’est pas une entrave à la langue, mais que bien au contraire, il incite les gens à utiliser leur langue, à communiquer par écrit, ce qui était devenu l’apanage que de quelques intellectuels et autres personnages du même acabit. De nos jours, et de plus en plus, les jeunes utilisent ce moyen facile, à leur portée, et créent des liens avec des amis, des jeunes rencontrés lors d’échanges scolaires, etc. Avant, impossible de poursuivre autrement que par correspondance une relation à distance avec des gens connus fortuitement. Le téléphone : trop cher et trop personnel, en un sens. Le courriel facilite les données. Les gens n’ont aucune gêne à demander une adresse électronique, ce qui n’était pas le cas avec un numéro de téléphone ou une adresse. On demande et on donne une adresse électronique facilement, sans aucune crainte. En effet, il n’est nullement menaçant de donner son adresse électronique. La personne ne sais tout de même pas où vous habitez, pas même dans quel pays, dans certains cas, en fonction de cette adresse. Donc, aucune menace de ce côté. C’est donc sans se faire prier que les gens donnent leur adresse.
Je crois que ce nouveau moyen de communication moderne, rapide et efficace permet à des jeunes de redécouvrir une langue dont ils ne se servaient pratiquement plus par écrit pour communiquer. Je crois que grâce au courriel, la langue va retrouver un nouveau souffle et que c’est peut-être là que se cache une toute nouvelle approche face à l’enseignement de la langue. C’est une idée comme ça qui me passe par la tête. Pour résumer mes propos un peu échevelés (si vous me permettez la métaphore), je n’ai que des louanges à faire au nouveau moyen de communication que constitue le courriel. Bien utilisé, avec une langue pour l’étayer, le courriel ne peut que constituer un autre moyen de faciliter la communication. Sur ces belles paroles, je vous laisse pour aller vérifier ma boîte aux lettres. Peut-être ai-je reçu des courriels…d’ici ou …d’ailleurs. Je n’ai pas du tout touché au volet de l’excitation de constater qu’on a reçu des messages. Ce sera le sujet d’une autre chronique. Allez! Au revoir, et ne vous gênez pas pour m’envoyer un courriel!