le Dimanche 20 avril 2025
le Vendredi 14 septembre 2001 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Éditorial

Un réveil brutal Éditorial

Un réveil brutal Éditorial
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Le 11 septembre dernier, les États-Unis et plusieurs autres pays ont eu un réveil brutal.

Pour plusieurs d’entre nous, le terrorisme n’était que l’apanage des pays européens et du Moyen-Orient. Seuls les touristes ou les populations indigènes locales de ces pays couraient un risque d’être les victimes d’actes terroristes.

À la suite de cet attentat, dont l’exécution était presque parfaite, tous savent maintenant que personne n’est à l’abri. Chacun des conflits armés, des guerres, des révoltes et des génocides qui ont lieu tous les jours à travers le monde risquent maintenant de nous rattraper.

Les images choquantes ont occupé les écrans de télévisions tout au long de la journée et plusieurs personnes ont été estomaquées de voir, parmi ces images cauchemardesques, des foules en liesse en Palestine ou au Liban. Comment peut-on se réjouir d’une telle catastrophe?

Il y a plus de 40 ans que le Liban est victime de la guerre et est l’objet de bombardements réguliers provenant de pays voisins. Des personnes de mon âge ont grandi sous les bombardements, ont perdu parents ou amis à un moment ou l’autre de ces 40 ans et considèrent les guerres comme un événement normal de la vie quotidienne. Ils se sont réjouis de cet attentat de la même façon que des Américains se réjouissaient lors de la guerre du Golfe alors que des quartiers de Bagdad disparaissaient sous les obus américains.

La différence, c’est que la guerre se joue maintenant dans la cour arrière de nos voisins et pas seulement à des dizaines de milliers de kilomètres, dans d’autres pays, sur d’autres continents.

Le réveil est brutal pour ceux et celles qui ne savaient pas que les États-Unis (et par conséquent leurs alliés) étaient en guerre. Une guerre sainte pour certains, une problématique politique ou économique pour d’autres, mais avec les mêmes conséquences pour les populations civiles qui s’avèrent souvent les premières victimes.