Yellowknife a un nouveau maire. À la suite d’une réunion extraordinaire du conseil municipal tenue plus tôt ce mois-ci, les conseillers ont voté pour nommer Ben Hendriksen à la tête de la capitale ténoise jusqu’à la fin du mandat actuel, soit octobre 2026.
Hendriksen occupait déjà la fonction de maire par intérim depuis que Rebecca Alty avait quitté son poste pour faire campagne au fédéral. Après son élection comme nouvelle députée des Territoires du Nord-Ouest, le conseil devait trancher : organiser une élection partielle, laisser le poste vacant ou nommer un conseiller en poste.
Invoquant les couts et le besoin de continuité, les élus ont opté pour la nomination. Hendriksen a reçu un appui clair, devant ses collègues Garrett Cochrane et Stacie Arden-Smith.
Titulaire d’un parcours en politiques publiques, Ben Hendriksen est analyste principal des politiques à la Commission de la sécurité au travail et de l’indemnisation des travailleurs. Il arrive en poste avec de l’expérience, mais aussi une approche collective. Selon ses mots, les prochains mois ne seront pas consacrés à ses projets personnels.
« Ces 18 prochains mois ne concernent pas ce que je veux accomplir, mais ce que nous avons convenu de faire en tant que conseil », explique Ben Hendriksen à Médias ténois. Il souligne que la priorité majeure reste l’accès au logement, notamment en mettant des terrains sur le marché et en collaborant avec les autres ordres de gouvernement pour investir dans le logement non marchand.
Ce poste consiste à agir, pas à spéculer sur qui occupera la chaise ensuite.
Au-delà du logement, le nouveau maire identifie aussi l’économie et les infrastructures comme des enjeux majeurs. Il insiste sur la nécessité de collaborer avec les gouvernements autochtones et le secteur privé afin de lever les obstacles qui freinent encore certaines opportunités économiques. « De manière plus pratique, la Ville doit mener à bien d’importants projets d’infrastructure liés à l’agrandissement du site d’enfouissement et de nos réseaux d’eau et d’égouts », précise-t-il.
Certains résidents ont remis en question la décision du conseil de nommer un maire plutôt que de tenir une élection partielle. M. Hendriksen dit comprendre cette opinion.
« Je comprends tout à fait ce point de vue », dit-il. « Mais la loi territoriale confie cette décision au conseil. Nous avons été huit élus en 2022 pour prendre ce genre de décisions difficiles au nom des résidents, et nous avons choisi de nous concentrer sur le travail qui nous attend. »
La Ville doit gérer des enjeux complexes – logement, dépendances, itinérance, sécurité – dans un contexte de capacités municipales limitées. M. Hendriksen affirme vouloir miser sur la collaboration.
« Mes compétences sont dans le plaidoyer et la collaboration. Le logement et la sécurité publique sont deux domaines qui exigent une coopération avec les gouvernements fédéral et territorial », explique-t-il.
« Pour le logement, il faut que le gouvernement territorial collabore avec nous pour mettre les terrains en marché efficacement », affirme le nouveau maire. Il souligne également l’importance du soutien des gouvernements fédéral et territorial pour développer le logement non commercial. « Le logement commercial est nécessaire. Mais nous ne pourrons pas combler le manque uniquement avec ce type de logements. »
Sur la question de la sécurité publique, M. Hendriksen rappelle que les pouvoirs de la Ville sont limités. Il note que, dans les TNO, l’absence de législation sur l’intrusion complique la gestion de certaines situations liées à la sécurité dans les rues, « qu’elles soient réelles ou perçues ». Il ajoute que des mesures et des ressources sont aussi nécessaires à l’échelle fédérale pour lutter plus efficacement contre le crime organisé. « Ce n’est pas un problème propre aux TNO ou à Yellowknife, affirme-t-il. C’est un enjeu national. »
Pour M. Hendriksen, l’enjeu est de trouver un équilibre : « Il faut appliquer les lois et assurer la sécurité publique sans criminaliser la pauvreté ni les dépendances. Si c’était un problème facile à résoudre, il ne serait pas aussi persistant. »
Même s’il ne compte pas se représenter en 2026, Ben Hendriksen refuse de se prononcer sur sa succession.
« Octobre 2026, c’est dans 18 mois. Concentrons-nous sur le travail », lance-t-il. Et il enchaine : « Quand la prochaine campagne commencera en septembre 2026, je serai heureux de parler des élections. Ce poste consiste à agir, pas à spéculer sur ce qui occupera la chaise ensuite. »
Ben Hendriksen prêtera serment lors de la prochaine séance régulière du conseil municipal, le 12 mai.