Il n’est pas facile le métier de journaliste lorsqu’il est exercé dans un contexte de controverse. La bisbille qui sévit actuellement à l’École Allain St-Cyr est éloquente à cet égard.
D’une part, la majorité des acteurs ont un point en commun : personne ne veut exprimer publiquement son opinion. En effet, le risque d’être mal interprété ou, pis encore, de jeter de l’huile sur le feu et d’envenimer les choses, fait que les gens préfèrent s’abstenir. La tâche du journaliste consiste alors à concentrer ses questions sur des éléments factuels. D’autre part, plus d’une personne nous révèle, sous le sceau de la confidence, le fond de leur pensée et leur interprétation des événements. Pour le journaliste, l’éthique du métier l’oblige à ne pas tenir compte de ces propos confidentiels, bien qu’ils s’avèrent souvent indispensables à une bonne compréhension des enjeux.
Un des facteurs qui peut aider le journal dans sa recherche de faits et d’opinions, c’est la perception que les gens se font de l’impartialité des journalistes. Cette image d’impartialité est difficile à établir, surtout lorsque l’éditeur du journal exprime régulièrement des propos partiaux dans le cadre de son éditorial. Ce ne sont pas tous les gens qui font la distinction entre les propos éditoriaux et les articles factuels paraissant dans le journal.
Ce qui complique parfois le portrait, c’est lorsque l’éditorialiste change de chapeau et se transforme en journaliste. C’était le cas alors que je tentais vainement d’obtenir des clarifications sur le renvoi ou la démission de la directrice Julie Bouchard. Finalement, si on a réussi à obtenir les versions différentes des faits, c’est surtout parce que les parties reconnaissaient le dévouement de l’équipe du journal à informer impartialement les lecteurs et à favoriser l’harmonie au sein de la communauté. Il resterait encore des clarifications à faire dans le dossier, mais la principale intéressée préfère ne pas s’exprimer publiquement (ce qui est compréhensible) et il est hors de question que le journal se fasse l’échos de commérages ou de ouï-dire.