L’annonce récente du ministre des Finances, Paul Martin, à l’effet que des policiers armés patrouilleront dorénavant les vols canadiens n’a rien de rassurant.
En effet, si l’idée macabre vous vient de devenir un terroriste, il n’est plus nécessaire de faire preuve d’imagination pour introduire une arme sur l’avion. Il suffira de trouver des complices et d’être en nombre suffisant pour neutraliser le policier de service et vous emparer de son arme à feu.
Certains pensent que le fait que ce policier soit armé sera suffisant pour décourager les terroristes. Rien n’est plus faux! Les terroristes derrière les attentats du 11 septembre, tout comme les terroristes qui se suicident au volant de véhicules motorisés remplis d’explosif, ne reculeront pas devant la possibilité qu’un des leurs se sacrifie pour permettre à ses complices d’attaquer le policier et de lui ravir son arme.
Même si le policier réussit à ne pas crouler sous le nombre, je n’aimerais pas être dans l’avion si un coup de feu est tiré. À 30 000 pieds d’altitude, une brèche dans le fuselage causera une décompression qui risque de conduire de toute façon à l’écrasement de l’avion; mission accomplie, Osama Ben Laden!
Lorsque les États-Unis avaient décidé d’introduire cette « mesure d’insécurité », plusieurs d’entre nous étions rassurés que le Canada décide de ne pas emboîter le pas. Après tout, des mesures d’inspection plus rigides à l’embarquement ainsi que des contrôles plus serrés des visas et des passeports semblent bien suffisants, surtout si les forces de sécurité font leur boulot de prévention.
Maintenant, le Canada plie l’échine et copie une mesure qui cause plus de risques qu’elle n’en résout. Il est possible que cette mesure se vende bien auprès du public et qu’on puisse se faire du capital politique en profitant de l’ignorance des gens.
Pour ma part, j’aimerais bien qu’on m’avise si un policier armé se trouve sur mon vol. Je prendrai le suivant. Je me sentirais plus en sécurité.