Le vendredi 22 février dernier, Diane Boudreau apprenait qu’elle avait gagné 2000 $ dans le cadre d’un concours lancé par la ville de Yellowknife. Ce concours demandait aux artistes d’illustrer le patrimoine industriel de Yellowknife. Onze personnes y ont participé et Diane a produit un triptyque illustrant les deux mines d’or.
« Avec cet argent, je vais pouvoir me louer un atelier pour peindre », de lancer cette artiste qui a une formation scientifique. Son œuvre, reposant sur trois boîtes d’échantillons de forage (carottes), met bien en relief les connaissances scientifiques de cette artiste multidisciplinaire. Celle-ci a même dessiné une cellule pour souligner l’importance de la préservation de l’environnement, malgré le développement industriel. La pièce sera exposée sous peu à l’Hôtel de ville.
Diane Boudreau a passé deux étés à Yellowknife avant de s’y établir pour de bon, il y a un an et quatre mois. Auparavant, elle a fait un baccalauréat en design de l’environnement avant de travailler en architecture et de « se payer le luxe d’étudier en biologie ». Ces acquis sont maintenant bien visibles dans l’œuvre de Diane, une passionnée des insectes qu’elle peint sur des t-shirts ou des trottoirs de la ville.
« J’essaie de combiner l’architecture, l’urbanisme et la biologie et de concevoir des projets à partir de cela », de déclarer Diane, pour qui l’aménagement paysager constitue aussi une source de revenu. Quelques-uns de ses projets ont d’ailleurs été réalisés à Yellowknife. « J’utilise surtout les rochers et des plantes résistantes », de souligner celle qui récupère à peu près tout ce qu’elle voit à des fins artistiques, même des cannettes de bière.
« J’appelle ça mes petits exercices. C’est de l’art éphémère. Ça peut m’amener à une autre étape de la démarche », indique-t-elle. Par exemple, elle a déjà créé une forme avec des roches qu’elle a posé sur la glace d’un lac au printemps. « Il y a un plaisir à pousser sa limite. Plus on en fait, plus on s’aperçoit que ça nous prend des projets, pour se surprendre soi-même et aussi pour surprendre les autres ».
C’est dans l’observation que Diane Boudreau trouve ses idées de projet. « C’est impulsif, je regarde les choses et ma perception travaille. Il n’y a pas de structure, mais c’est dans ce manque de structure que j’arrive à faire des choses », indique-t-elle.
Quant à la discipline qui peut la pousser à changer un simple projet en œuvre concrète, Diane dit ne pas tout comprendre dans ce phénomène. « Quand tu rencontres d’autres personnes qui ont la discipline, il y a une forme d’admiration. Je me dis pendant quelques temps que j’aimerais avoir une discipline comme celle-la, ensuite, je me l’approprie », analyse-t-elle.
Diane Boudreau travaille au département de peinture de Group home, un organisme venant en aide à une clientèle éprouvant des difficultés mentales. Elle travaille à l’élaboration de différentes oeuvres artistiques avec les clients de cet organisme.