« C’est certain qu’en faisant ça, on établit une relation de travail avec les employés et que s’ils aiment ce que l’on fait pour eux, on s’attend de travailler avec eux dans le futur », de déclarer Jean-François Des Lauriers, vice-président exécutif pour la région du Nord de l’Alliance de la fonction publique du Canada (AFPC). L’organisation syndicale a annoncé la semaine dernière qu’elle supporterait les employés de la mine de diamants devant la Commission des normes du travail des T.N.-O dans leur cause sur le traitement des heures supplémentaires.
Pour Gilles Deslau-riers, représentant du syndicat des Métallurgistes unis d’Amérique, autre organisation impliquée dans la course à la syndicalisation de la mine Ekati, il s’agit là d’une stratégie. « Nous avons des avocats qui travaillent pour nous à temps plein et ils nous ont dit qu’il n’y avait pas de violation des normes du travail parce que les salaires sont sur une base annuelle », de soutenir le syndicaliste qui croit que l’AFPC induit les travailleurs en erreur.
Pour l’instant, la course à la syndicalisation est interrompue en raison d’une plainte portée à la Commission canadienne des relations industrielles. Cette plainte a été entendue au mois d’août dernier et portait sur de présumées relations trop étroites entre l’Association des employés de la mine Ekati et l’employeur. Un vote des employés avait été pris pour savoir si l’Association deviendrait l’organisation syndicale reconnue pour les travailleurs.
« Si la Commission ne croit pas que les relations sont trop étroites, l’Association sera reconnue et les votes seront comptés. Tandis que si la Commission ne reconnaît pas l’Association, les votes seront détruits et la course recommencera », d’expliquer Gilles Deslauriers.
Au point du vue de la course à la syndicalisation, l’AFPC argue qu’il s’agit de l’organisation syndicale regroupant le plus de travailleurs dans le Nord. « Nous sommes bien établis, nous avons des bureaux régionaux et des employés et représentants à travers tous les territoires », de souligner Jean-François Des Lauriers. Pour Gilles Deslauriers, les mines, c’est l’affaire des Métallurgistes unis d’Amérique. « Quand c’est le temps de parler des mines, on comprend le sujet », fait-il valoir en ajoutant que son syndicat est déjà implanté dans plusieurs mines des T.N.-O. et du Nunavut .
En attendant, les deux représentants syndicaux disent avoir des contacts continuels avec des employés de la mine. Jean-François Des Lauriers fait savoir que son organisation « continue d’avancer au point de vue de l’appui des employés ». De son côté, Gilles Deslauriers soutient « qu’il y a plusieurs supporteurs de l’AFPC qui m’ont appelé pour savoir s’il serait possible de venir aux Métallos si l’AFPC ne faisait pas bien le travail. Le problème, c’est qu’un syndicat, ce n’est pas un Wal Mart, on ne retourne pas la marchandise quand on ne l’aime pas. Ce serait de prendre une chance que d’aller avec l’AFPC ».
Aucune action ne peut cependant être entreprise avant la divulgation de la décision de la Commission canadienne des relations industrielles qui est attendue sous peu. « Nous attendons à la porte », dit Gilles Deslauriers. De son côté, Jean-François Des Lauriers dit « espérer appliquer le plus tôt possible pour obtenir l’accréditation ». Aucun échéancier n’a cependant été fixé.