De passage à Yellowknife la semaine dernière, la députée et secrétaire d’État, Ethel Blondin-Andrew, a profité de l’occasion pour annoncer l’investissement de 4,5 millions de dollars supplémentaires dans la réfection du tronçon Edzo-Yellowknife de la route 3. Selon le ministre territorial des Transports, Joe Handley, cet argent provenant du programme stratégique d’infrastructures routières du gouvernement fédéral permettra d’accélérer la construction de cette route.
En fait, selon le ministre, à la fin de l’été 2002, il ne restera qu’une trentaine de kilomètres à faire pour que les travaux soient complétés. Cependant, M. Handley se garde bien de donner un objectif temporel pour la fin des travaux. « Ça dépend de ce que l’Assemblée votera comme budget, mais j’espère que ce sera complété au cours des trois, quatre ou cinq prochaines années», a-t-il mentionné.
Avec cet argent supplémentaire, le budget total de remise en état des routes des Territoires du Nord-Ouest passe à 37,5 millions de dollars pour l’année financière en cours. L’argent continue cependant à manquer dans les coffres du territoire qui voit l’utilisation de ses routes augmenter d’années en années. Par exemple, 8000 chargements de plus que l’année précédente ont passé par les Territoires du Nord-Ouest au cours de la dernière année.
Les problèmes des Territoires du Nord-Ouest ne s’arrêtent pas là. « La prochaine priorité sera la route numéro 4, qui n’avait pas été construite pour le type de trafic que l’on y retrouve. Il s’agit de la route principale pour se rendre aux mines durant l’hiver », de souligner le ministre. M. Handley entrevoit aussi beaucoup de travail à faire au niveau du système routier du delta du Mackenzie.
Compte-tenu des distances géographiques entre les différentes communautés du Nord, 4,5 millions de dollars sur un programme fédéral de 600 millions paraît bien peu. Le problème, selon Joe Handley et Ethel Blondin-Andrew, est dans la formule de calcul selon la population. « Pour les territoires du Nord, étant donné la géographie et les besoins, ce n’est pas vraiment juste pour nous », a commenté M. Handley.
Mme Blondin-Andrew a souligné que cette formule ne plaisait effectivement pas à tout le monde. « L’Association canadienne des municipalités et les organismes reliés au tourisme ont adopté des résolutions demandant de changer cette formule de financement. Le message est entendu par le gouvernement fédéral », dit-elle. Ce que le gouvernement des T.N.-O. aimerait voir, c’est un montant de base qui serait accordé au Nord avant la répartition selon la population. « Ce qui serait bien, ce serait d’avoir deux ou trois pour cent destinés au Nord », d’avancer M. Handley.
Selon lui, ses homologues provinciaux et territoriaux sont d’accord, en principe, avec un changement de la formule de répartition. « Mais personne ne veut avoir moins d’argent. C’est de là que vient la partie difficile du processus », explique-t-il. Quant à la députée fédérale, elle croit qu’un changement dans la formule de répartition « serait presque aussi compliqué que de modifier la Constitution ».