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le Vendredi 26 avril 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

De la roche à la pierre précieuse

De la roche à la pierre précieuse
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« Si tu fais une erreur, tu peux transformer une bonne pierre en mauvaise pierre. Il faut donc faire très attention et penser à tout à la fois. Au début, c’est difficile, mais ensuite, c’est comme toute autre chose, on s’habitue et ça devient facile », de faire valoir Efrain Perdomo, tailleur et polisseur de diamants pour la compagnie Deton’Cho Diamonds Inc. Celui-ci offre présentement des démonstrations de son travail, chaque fin de semaine, à la « Gallery of the Midnight Sun ».

Natif de Rio de Janeiro, au Brésil, M. Perdomo travaille dans les pierres précieuses depuis l’âge de 16 ans. Il y a quelques années, il s’installait à Calgary pour y travailler le diamant. Il y deux ans, son patron l’a fait monter à Yellowknife. Les premiers diamants canadiens venaient d’être extraits du sol du lac de Gras.

« La qualité du diamant du Canada est très bonne. Ils n’ont pas beaucoup d’inclusions et la couleur est merveilleuse », d’analyser M. Perdomo. Les inclusions sont des traces d’autres minéraux sous forme cristalline contenues dans la pierre. Moins on en retrouve, meilleure est la qualité de la pierre.

Lorsque qu’un diamant arrive à l’usine de taille et de polissage, il ressemble à une pierre contenant du quartz, comme on peut en trouver le long d’une rivière. « La première chose à faire est de marquer le diamant pour avoir une idée de son poids. On évalue ensuite les façons de le couper qui donneront la forme visant à maximiser le poids », explique-t-il.

Par la suite, on coupe le diamant. « On aura alors deux diamants, un gros et un plus petit. Le sciage se fait par un processus de rotation afin que la pierre prenne une forme primaire circulaire », ajoute-t-il. Juste avant le polissage, le diamant ressemblera à un gros grain de sel.

C’est le polissage qui donnera tout son éclat au diamant. Selon le site Internet de la compagnie Ekati, « un diamant a de l’éclat lorsque la lumière qu’il projette est distribuée sur toutes ses facettes ». La valeur d’un diamant, quant à elle, est évaluée selon quatre critères, la taille, la couleur, la pureté et le poids.

Tout de même étrange qu’une simple pierre suscite autant d’intérêt et mène des compagnies à construire des méga-complexes, en des lieux fort éloignés, pour l’extraire. « La fascination et le prix du diamant viennent de sa rareté. C’est une belle pierre. Bien sûr, on peut trouver la beauté partout, même dans un bout de bois. Mais quand tu travailles un diamant, tu vois à quel point c’est beau. C’est extraordinaire de voir la pierre se transformer », de lancer Efrain Perdomo.

Il est vrai que plusieurs surprises attendent la personne qui observera un diamant fini de plus près. Entre autres, il y a ces huit cœurs, créés par le polissage qui forment un cercle. Plus ces cœurs sont symétriques et précis, plus le diamant aura de la valeur. Selon M. Perdomo, ce sont surtout les Japonnais qui y attachent une importance.

En y regardant d’encore plus près, on verra aussi, sur chaque diamant, l’inscription d’un logo et un numéro d’identification. « C’est un procédé au laser dans lequel je ne suis pas impliqué. C’est une protection pour le public en cas de vol », d’expliquer Efrain Perdomo.