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le Vendredi 24 mai 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Relève dans la fonction publique À la recherche de leaders

Relève dans la fonction publique À la recherche de leaders
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D’ici dix ans, le visage de la fonction publique territoriale aura changé. Déjà, le gouvernement doit préparer la relève.

Le principe « Liberté 55 », privera le gouvernement territorial de plusieurs fonctionnaires importants d’ici une dizaine d’années. Dès aujourd’hui, Linda MacDonald travaille à un programme qui permettra de préserver le capital intellectuel et de s’assurer une relève.

« Les baby-boomers commenceront à prendre leur retraite dès l’année prochaine. Ensuite, on retrouve la génération X qui regarde aussi les façons d’accéder à la pré-retraite. Il sera de plus en plus difficile de trouver des gens pour travailler dans l’organisation », de faire savoir Mme MacDonald, qui occupe le poste de coordonnatrice du programme de relève au gouvernement territorial depuis janvier dernier.

Celle-ci est en charge de mettre sur pied un programme visant à cibler des leaders potentiels au sein de l’organisation territoriale. « Si on fait une étude démographique des personnes qui sont en gestion, comme cadres supérieurs, surintendants, adjoints au sous-ministre et même comme sous-ministres, et que l’on fait une moyenne d’âge, on sait que d’ici 10 ans il ne restera plus beaucoup de monde », évalue-t-elle.

Dans le cadre du futur programme de relève du gouvernement territorial, les personnes ciblées seront appelées à traverser un processus d’évaluation des « compétences génériques » qui fera ressortir les forces et les faiblesses de chacun. « On va s’asseoir avec les gens qui ont passé les tests et on va développer un plan de carrière. Par exemple, si quelqu’un est faible en résolution de conflit, on lui offrira la chance d’améliorer cette facette », d’expliquer Linda MacDonald.

Selon elle, ce procédé aidera aussi au maintien en fonction des employés de la fonction publique. « Si on regarde toutes les études qui se font, on s’aperçoit que le salaire arrive 11e sur la liste des priorités lorsque l’on choisit une carrière. Le premier, c’est la reconnaissance du travail qui est fait. En second lieu, on retrouve la formation. Si quelqu’un demeure l’employé d’une organisation, c’est qu’elle lui offre la possibilité de grandir ».

Mme MacDonald se défend bien de promouvoir, par ce processus, une forme d’élitisme. « Ce n’est pas tout le monde qui veut être un leader et on veut le reconnaître. Notre programme de développement professionnel ne sera pas uniquement axé sur les gens qui seront ciblés », de prévoir celle qui doit avoir créé et rendu opérationnel le programme pour la fin de l’été. Sans nécessairement avoir été identifiés par leurs supérieurs, les gens qui le désirent pourront aussi soumettre leur propre candidature.

Travaillant pour le ministère de l’Exécutif du gouvernement territorial, Linda MacDonald aura à collaborer avec les différents ministères. « Chaque ministère a ses propres besoins. Un employé du ministère des Ressources, de la Faune et du Développement économique n’a pas nécessairement le même profil que les gens qui travaillent aux ministères de la Justice ou celui de l’Éducation, de la Culture et de la Formation », fait-elle valoir. Ainsi, chaque ministère pourrait être appelé à définir ses compétences spécifiques requises. De plus, un employé pourrait effectuer un stage dans un autre ministère pour fins de formation.

Selon Linda MacDonald, le principe de préparation de la relève existe dans le secteur privé depuis plus longtemps que dans le secteur public. La compétition demeure d’ailleurs féroce entre les deux types d’employeurs. « Il faut se demander comment on devient un employeur de choix. On a pas vraiment de problème pour recruter, mais il faut garder les employés », lance-t-elle.