
D’après le ministre de la Francophonie du Yukon, John Streicker (au milieu), les discussions ont porté sur la rétention des immigrants francophones, le soutien aux langues autochtones grâce à l’expérience francophone, et le développement de l’éducation en français, notamment au niveau postsecondaire.
Lors de ces deux jours de rencontres, le maintien des compétences linguistiques en français, entre la fin de l’école secondaire et l’entrée sur le marché du travail, ainsi que l’importance des communications en français en situation d’urgence, a notamment été abordé par les ministres présents dans la capitale ténoise.
Steven Guilbeault, ministre de l’Identité et de la Culture canadiennes et ministre responsable des Langues officielles, a rappelé que de diverses ententes entre le gouvernement fédéral et chaque territoire et province ont été conclues.
« Nous avons bonifié les services gouvernementaux offerts dans la langue de la minorité, et ce, grâce à l’octroi d’un financement historique pour que tous les Canadiens et Canadiennes aient accès à des services dans la langue officielle de leur choix », a-t-il déclaré à l’issue des rencontres.
Pour le ministre de la Francophonie du Yukon, John Streicker, présent à Yellowknife, les discussions « réfléchies (ont porté) sur l’amélioration de la rétention des immigrants francophones, sur l’utilisation de l’expérience de la langue française pour soutenir les langues autochtones, et sur l’expansion de l’éducation en français, en particulier au niveau postsecondaire ».
L’accent a été placé entre autres sur les apports positifs de la francophonie à l’économie canadienne, la découvrabilité des contenus francophones dans l’univers numérique, et ce qui est particulièrement vrai pour les Territoires du Nord-Ouest, mais également pour le Nunavut.
Une stratégie yukonaise
Le gouvernement du Yukon s’est dit engagé à garantir que les Yukonais puissent continuer à apprendre, grandir et prospérer en français. Un partenariat avec le gouvernement du Québec a d’ailleurs été renouvelé pendant le Conseil, pour « soutenir une communauté francophone dynamique », a déclaré M. Streicker.
Par ailleurs, une semaine avant le début de la rencontre, le 19 juin, le gouvernement du Yukon a dévoilé son Cadre stratégique sur les services en français jusqu’en 2028. Cette feuille de route devrait permettre d’améliorer l’accès en temps opportun à de l’information et à des services bilingues là où ils sont particulièrement utiles.
Ce sont donc l’accès à ces derniers, la promotion de la disponibilité des services, l’intégration de ressources bilingues à l’échelle de la fonction publique et le soutien d’une communauté francophone dynamique qui sont au cœur de ce document. Ce quatrième cadre stratégique a été élaboré à la suite de consultations publiques, menées au printemps 2025, et auxquelles 270 personnes avaient participé.
Diversité linguistique au Nunavut
Le Conseil s’est déroulé dans un esprit de collaboration et d’engagement collectif, plaçant la francophonie au cœur des actions de développement, selon Isabelle Din Dika, conseillère en politique en français au ministère de la Culture et du Patrimoine du gouvernement du Nunavut et présente à Yellowknife.
« L’accent a été placé entre autres sur les apports positifs de la francophonie à l’économie canadienne, la découvrabilité des contenus francophones dans l’univers numérique, et ce qui est particulièrement vrai pour les Territoires du Nord-Ouest, je tiens à le préciser, mais également pour le Nunavut », a-t-elle déclaré lors d’une entrevue.
La réunion du Conseil a réaffirmé que la diversité linguistique et culturelle est une véritable force et une source de fierté et de prospérité. C’est l’un des points saillants de ces deux jours de rencontre pour la conseillère.
Afin d’appuyer l’essor des compétences linguistiques en français entre la fin de l’école secondaire et l’entrée sur le marché du travail, le gouvernement du Nunavut propose un programme annuel d’emploi estival destiné aux étudiants. « Ce programme est ouvert à tous les candidats de langue officielle du Nunavut, incluant le français, » précise Mme Din Dika.
Une entente de 13,9 millions de dollars
Le 24 mars 2025, le gouvernement du Nunavut a conclu une entente de 13,9 millions de dollars avec le gouvernement fédéral pour renforcer l’offre de services en français. Cette entente qui court jusqu’en 2028 soutient plusieurs initiatives clés, notamment l’accès à des ressources francophones dans les bibliothèques publiques sur tout le territoire. La mise en place d’une formation en français pour les employés du gouvernement et le soutien à des projets communautaires, à vocation éducative, culturelle et professionnelle sont aussi concernés par ce financement.
Le second volet de cette entente concerne les initiatives en langue inuktut pour un financement de 20,4 millions de dollars. Il y a trois langues officielles au Nunavut, l’anglais, le français et l’inuktitut.
Articles de l’Arctique est une collaboration des cinq médias francophones des trois territoires canadiens : les journaux L’Aquilon, L’Aurore boréale et Le Nunavoix, ainsi que les radios CFRT et Radio Taïga.