La section syndicale représentant les travailleurs de la santé aimeraient bien constituer leur propre syndicat. Pour certains, il s’agit d’une demande qui favoriserait une ségrégation malsaine entre les employés du gouvernement, une forme d’élitisme.
Sans donner totalement tort aux détracteurs de cette demande, il faut reconnaître le statut particulier des travailleurs de la santé.
En effet, ils œuvrent dans un secteur d’emploi où la compétition est très féroce entre les employeurs, principalement des gouvernements provinciaux, mais aussi des gouvernements étrangers qui n’hésitent pas à puiser à même les professionnels canadiens pour combler leurs besoins de main-d’œuvre.
L’actuelle négociation entre le gouvernement et ses employés illustre aussi la différence entre les travailleurs de la santé et ceux des autres secteurs gouvernementaux. Même la présidente du syndicat reconnaît le mérite des revendications des employés d’hôpitaux, mais souligne du même souffle qu’elle se doit de recommander la ratification de la convention collective puisqu’elle représente l’ensemble des employés d’État dont les conditions de travail se trouveraient améliorées par l’entente intervenue la semaine dernière.
Si le gouvernement demeure logique avec ses intentions de régler la question de pénurie d’employés dans le secteur de la santé, il devrait apporter les modifications législatives nécessaires afin que ces employés négocient séparément leurs conditions de travail, ou, tout au moins, il devrait ajouter une section spéciale dans la convention collective sur la rémunération de ces employés.
Nous saurons au cours des prochains jours si le gouvernement entend vraiment s’attaquer à l’amélioration du système de santé, ou s’il se contentera de jouer avec les structures en espérant trouver la formule magique qui réglera tout.