La plus grosse compagnie de télécommunication du Nord est paralysée par une grève générale illimitée.

Le matin du lundi 27 mai, les portes des bureaux de Northwestel ont été verrouillées. À la réception du siège de la compagnie à Yellowknife, un répondeur est chargé de prendre les appels. Les 379 techniciens, opérateurs et employés de bureau de la compagnie Northwestel, répartis dans les trois territoires, ont déclenché une grève générale le 27 mai à minuit, à la suite de l’échec des négociations entre la partie patronale et le syndicat de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité (FIOE). Les lignes de piquetage se sont formées tôt dans la journée du 27 mai.

La principale pomme de discorde est l’augmentation salariale. La dernière proposition de la compagnie s’est chiffrée à 3 % la première année et 3,5 % les deux années subséquentes, avec un bonus de 1,5 % chaque année. Le syndicat a demandé une augmentation salariale de 5 % pour les deux premières années, avec une prime de 25 ¢ l’heure pour la première année d’application de la convention collective.

Le directeur des affaires syndicales de FIOE, Ernest Ness, a souligné que depuis la convention de 1995, la moyenne des augmentations salariales a été d’un peu plus de 1 % à chaque année. « Nous sommes loin derrière les autres travailleurs du Nord. »

Le syndicat a laissé tomber la plupart des autres demandes pour se concentrer sur le dossier des salaires. « Près de la moitié de nos autres demandes ont été mises de côté, souligne Ernest Ness, et nous nous sommes concentrés sur la question salariale. » Les conditions salariales des travailleurs de Northwestel, lesquels ont voté massivement en faveur de la grève générale, ont été comparées à celles du principal employeur dans le Nord, le gouvernement. « La moitié des travailleurs du Sud dans le domaine des télécommunications gagne un meilleur salaire que les employés d’ici », ajoute le directeur.

De côté patronal, les efforts ont été déployés jusqu’à la toute dernière minute. « Nous avons négocié intensivement, explique Anne Grainger, directrice des relations publiques à Northwestel, ajoutant qu’un plan de mesures d’urgence a été mis en place dès l’annonce de la grève. Quelques services sont touchés, dont le service de vidéo et téléconférence. Les services aux consommateurs et de réparation sont toujours en fonction, ainsi que les numéros de téléphone d’urgence.

Les grévistes ont reçu l’appui du syndicat de l’Alliance de la fonction publique du Canada, qui a demandé à ses 12 000 membres et clients de la compagnie de ne pas payer leurs factures de téléphone, de câble et de téléphone cellulaire. Jean-François Des Lauriers, vice-président exécutif pour la région du Nord, ne craint pas les retombées de ce moyen de pression. « Les employés affectés à la déconnexion sont en grève. »

Cette grève générale ne touche pas Northwestel Cable. Les négociations étaient en cours depuis le 31 décembre dernier, date d’échéance de la convention précédente.

Le syndicat de la Fraternité internationale des ouvriers en électricité représente près de 500 membres dans le Nord, dont Northwestel Cable et la station de télévision de Whitehorse WHTV.