
Deux lits de désintoxication médicale ont été créés au sein du service de médecine de l’Hôpital Stanton.
Deux lits de désintoxication médicale ont été créés au sein du service de médecine de l’hôpital pour les personnes nécessitant une supervision avant d’intégrer un programme de traitement. Les admissions sont coordonnées directement par le Programme de sevrage de l’alcool. Pour être admis à celui-ci, un patient doit être recommandé par son programme de conseil communautaire ou son centre de santé communautaire.
« Le nouveau Programme de sevrage de l’alcool a été développé dans le but de supporter ceux qui préfèrent arrêter l’alcool près de la maison, ou à l’intérieur d’un environnement sécuritaire », commente la porte-parole de l’Administration des services de santé et des services sociaux des Territoires du Nord-Ouest (ASTNO).
Actuellement, les patients référés du Dehcho, du Sahtu et de Fort Smith sont prioritaires. La capacité du programme doit éventuellement augmenter afin que les résidents des autres régions des TNO puissent y accéder.
« Le choix de ces régions a été fait selon une évaluation des besoins et une analyse de données », précise la porte-parole de l’ASTNO. « Une approche en phase permet à l’équipe du Programme de fournir une réponse sur mesure et de rester aussi flexible que possible pour répondre à des défis logistiques ou à des problèmes imprévus. Une fois que la confiance dans le processus en place sera instaurée, nous accueillerons plus de régions et de groupes. »
Pour des sevrages d’urgence non planifiés, des services peuvent aussi être disponibles à Stanton, à l’Hôpital régional d’Inuvik, au Centre de santé de Hay River et au Centre de santé de Fort Smith.
C’est un droit d’avoir accès à ce service en français. Déjà, il devrait avoir une offre active de ce service.

Selon le directeur du Réseau TNO, Christin Hirwa, il y a des lacunes dans les statistiques sur l’utilisation du français dans le système de santé.
Un premier pas
Le mandat du Réseau TNO Santé est de prioriser les besoins en matière de santé en français et de participer à la planification des services associés. Pour son directeur, Christian Hirwa, la création d’une unité locale de désintoxication médicale est définitivement une bonne chose : « Ça va mener vers des soins beaucoup plus équitables, un suivi beaucoup plus détaillé. […] On a encore besoin de travailler dessus et de s’assurer qu’il y a plus de ressources pour les personnes ayant tous types de dépendances, pas seulement l’alcool. J’espère que c’est un premier pas vers quelque chose de plus grand, avec de meilleurs programmes et un centre de désintoxication. »
Par-delà les programmes dans la nature (On the land), il n’y a actuellement pas de centre de traitement des dépendances aux TNO. Les personnes doivent se faire traiter, gratuitement, dans le Sud.
La place du français
Des services d’interprétation sont disponibles dans l’unité de désintoxication médicale pour toutes les langues autochtones des TNO, pour le français et d’autres langues, assure l’ASTNO.
Là, comme dans les centres de traitement au Sud, le GTNO est tenu d’offrir des services en français, rappelle Christian Hirwa. « Si un service est disponible dans la communauté, précise-t-il, ce service devrait être présent en français ou alors avec des accommodements en français. Par exemple, un traducteur médical ou autre chose pour accompagner dans le cheminement. […] Si le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest t’envoie en Alberta, par exemple, ton droit linguistique reste le même. Même dans l’avion pour être transporté là-bas, tu devrais pouvoir t’exprimer et recevoir tes instructions dans la langue officielle. […] Déjà, il devrait y avoir une offre active de ces services. »
Le directeur du Réseau TNO Santé encourage les personnes à utiliser les processus en place pour porter plainte et faire valoir leurs droits, notamment auprès du commissariat aux langues officielles. « Quand tu t’en vas vers le commissariat, un suivi est fait pour s’assurer de voir comment on peut régler ça, pour que ça n’arrive pas à quelqu’un d’autre. » Il concède que son organisme, tout comme le gouvernement, ne possède actuellement que peu de données sur les Franco-Ténois et les dépendances, leurs besoins dans ce domaine. Les signalements faits par des citoyens aident à collecter des données et à offrir de meilleurs services.
Stratégie de gestion de l’alcool
En 2022, la vérificatrice générale du Canada déposait à l’Assemblée législative des Territoires du Nord-Ouest un rapport sur les services de prévention et de traitement des dépendances dans le territoire. Ses recommandations furent toutes acceptées par le GTNO.
L’année suivante, ce dernier rendait publique sa Stratégie de gestion de l’alcool pour les Territoires du Nord-Ouest. Celle-ci contient 15 mesures dans les domaines de la prévention, du traitement ou encore des communications, ainsi qu’un plan de travail décrivant les étapes à suivre pour mettre en place ces mesures. L’objectif est de les mettre en place d’ici au 31 mars 2028. Au moment de mettre sous presse, le GTNO n’avait pas encore précisé à Médias ténois quelles mesures avaient été réalisées. On ne trouve aucune trace sur internet d’un corps interministériel devant collaborer à tous les messages reliés à l’alcool, comme préconisé.
Selon la Stratégie, en 2014, les TNO étaient seconds au Canada dans les couts par personne causés par l’abus de substance, incluant la santé, la justice et la perte de productivité.