Le ballet Boléro de Ravel rayonne en Europe avec la danseuse Ida Rubinstein depuis sa première au théâtre Garnier en juin 1928. Sa version entièrement symphonique a lieu pour la première fois au Carnegie Hall à New York le 6 décembre de la même année. À la direction, Arturo Toscanini et l’orchestre philharmonique de New York.
Concernant la structure musicale fondamentale de l’œuvre, elle est construite sur deux thèmes musicaux. Chacun de ces thèmes se subdivise en motifs qui se répètent tout au long de la pièce musicale. Ils forment des structures cohérentes entre elles, générant des plages sonores qui se superposent au long de l’œuvre.
C’est dans le premier mouvement sonore que commence le premier thème par le battement pianissimo des baguettes sur une caisse claire. Le rythme est en « tempo di boléro assai » (temps de boléro, très modéré). Ce dernier reste constant durant toute la pièce. Au motif joué par le percussionniste, qui va se répéter au long de la pièce, s’ajoutent progressivement les instruments des cordes en jouant staccatos et pizzicatos. À partir du milieu s’intègrent les instruments de vent en cuivre.
Après quelques mesures jouées par la caisse claire au début de la symphonie, le deuxième thème commence par une flute traversière qui joue pianissimo la mélodie principale. Ensuite, le motif se répète. Répétition dans laquelle s’intercalent des instruments à vent qui jouent la mélodie. Au milieu, chacun des pupitres instrumentaux intervient graduellement et, à la fin, tout l’orchestre joue en crescendo avant un ultime climax sonore.
La structure musicale de cette symphonie est la même que celle du ballet. C’est le nombre d’instruments et leur position des pupitres par rapport aux timbres instrumentaux qui change l’œuvre. Non seulement dans l’intensité musicale, mais également dans la spatialisation sonore. D’où l’importance du directeur d’orchestre, art et science, poste auquel excelle Arturo Toscanini qui dirige l’orchestre philharmonique de New York au théâtre Carnegie Hall. Il est considéré, avec Gustav Mahler, comme l’un des meilleurs directeurs d’orchestre de la modernité.
Le Boléro est l’antépénultième composition de Maurice Ravel. Sa dernière composition est Don Quichotte à Dulcinée pour voix et piano.