Pour le patron, le principe est bon. On fait faire le travail de notre entreprise par d’autres entreprises qui ont moins d’employés et qui jouissent d’une plus grande liberté dans le traitement salarial de leurs travailleurs.
Les avantages de ce procédé sont indéniables. Un seul chèque est émis à la compagnie ou à la personne qui fait le travail. L’entreprise accordant le contrat n’ayant plus à se casser la tête avec les avantages sociaux, le prélèvement à la source des taxes et impôts et, habituellement, le travail est fait pour beaucoup moins cher.
Plusieurs des plus grosses compagnies canadiennes ont déjà procédé de la sorte, provoquant grèves et moyens de pressions de la part des travailleurs. Depuis 20 ans, c’est une Société de la Couronne, Postes Canada, qui use du même stratagème pour diminuer ses coûts de distribution du courrier en milieu rural.
Presque partout à travers le Canada, les régions rurales font figure d’enfant pauvre de la croissance économique que connaît l’Amérique du Nord. Il semble que l’acceptation, par Ottawa, de la syndicalisation des courriers ruraux constituerait, au moins, un geste symbolique.
Le procédé par appel d’offres pour le choix des courriers en milieu rural est à revoir. Des entreprises peuvent se prêter au jeu de la compétition. Mais un gouvernement ne peut encourager des pères et des mères de famille à se dévorer entre eux pour un travail qui, finalement, ne sera pas si payant.
Il est bon de voir la machine syndicale des travailleurs des Postes venir prêter main-forte à ces travailleurs répartis à travers le Canada. Il sera bientôt temps, à Ottawa, que d’autres députés se lèvent pour dénoncer cette situation en exigeant le changement à la Loi sur la Société canadienne des postes qui permettra à ces travailleurs et travailleuses de pouvoir enfin profiter d’un peu de confort dans leur travail.