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le Vendredi 6 septembre 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Une société plutôt qu’un marché

Une société plutôt qu’un marché
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Le candidat à la chefferie du Nouveau Parti démocratique du Canada, Bill Blaikie, était à Yellowknife la semaine dernière.

Selon Bill Blaikie, il est temps pour les Canadiens, de se tourner vers la sociale démocratie. « Je pense que les Canadiens partagent les valeurs et les buts du NPD. Une majorité de la population est socio-démocrate et je crois qu’un jour, les Canadiens décideront que c’est le temps d’avoir un gouvernement socio-démocrate », de statuer le candidat à la chefferie du parti néo-démocrate, invité par le Syndicat des travailleurs et des travailleuses du Nord à s’adresser aux délégués qui étaient présents à la convention triennale du syndicat.

Le message que M. Blaikie voulait apporter aux délégués du syndicat, qui regroupe principalement des employés de la fonction publique territoriale, est surtout un appui à ce secteur souvent malmené par l’opinion publique. « Depuis longtemps déjà, il y a un attentat contre le secteur public, contre le gouvernement et contre beaucoup d’institutions publiques. Le secteur public est très important pour obtenir une société juste, mais pour cela, le gouvernement doit considérer sa population comme une société plutôt qu’un marché », lance-t-il.

Malgré les humeurs politiques nord-américaines, qui tendent à favoriser les candidats et les partis de droite, M. Blaikie considère que la population canadienne est mûre pour un changement. « Dans la vie politique canadienne, au cours de la dernière période, tout le monde était de droite, sauf le NPD. C’est le temps pour une vision alternative », pense-t-il.

Afin d’augmenter le nombre d’électeurs prêts à appuyer le NPD, M. Blaikie compte sur le mouvement anti-mondialisation. L’exemple qu’il aime donner est celui du gouvernement de Lionel Jospin, en France, qui a fait bloquer les discussions sur l’Accord multilatéral sur les investissements. « C’est un gouvernement socialiste qui a bloqué l’AMI », dit-il.

« Beaucoup de militants dans le mouvement anti-mondialisation partagent la critique du NPD contre le capitalisme, contre l’Organisation mondiale du commerce et contre le libre-échange. Je pense que le NPD donne un argument à ces militants pour participer au système électoral. Il est important d’avoir des manifestations, mais il est aussi important de participer au système électoral », de faire savoir M. Blaikie.

S’il devait être élu à la chefferie du NPD, M. Blaikie aimerait voir sa formation politique faire un bond semblable à celui que le Parti réformiste a fait lors des élections de 1997. « Le NPD a besoin d’avoir la même ambition. C’est possible, pour le NPD, de devenir l’opposition officielle et même, j’espère, de devenir le gouvernement un jour, pourquoi pas? », lance-t-il.

Alors que le NPD tente de se définir depuis déjà quelques congrès, M. Blaikie désire conserver la relation privilégiée que sa formation entretient avec les grands syndicats nationaux. « Les syndicats ne sont pas des groupes avec une entrée spéciale, c’est le mouvement des travailleurs qui est partenaire avec le NPD et ça, c’est très important », signale-t-il.

Reste que le Nouveau parti démocratique du Canada est toujours largement financé par les syndicats. L’un des adversaires de M. Blaikie à la course à la chefferie, Pierre Ducasse, a profité du débat qui anime la formation politique pour lancer l’idée d’interdire le financement des partis politiques fédéraux par les entreprises et les syndicats, ce que M. Blaikie trouve intéressant, sans toutefois trop s’avancer sur ce terrain.

« Il faut que nous ayons beaucoup de changements dans les façons de financer les campagnes électorales des partis politiques. La vraie solution est d’obtenir beaucoup de fonds du public et peut-être, dans un contexte plus large, on pourrait considérer la proposition de M. Ducasse », de conclure le candidat qui verra ce que l’avenir lui réserve le 25 et le 26 janvier prochain, lors du congrès de son parti à Toronto.