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le Vendredi 13 septembre 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Autochtones

Wrigley La guerre des chefs

Wrigley La guerre des chefs
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Le chef de la Première Nation de Pehdzeh Ki est expulsé du conseil de bande.

Le chef de la Première Nation de Pehdzeh Ki, située à Wrigley, accuse certains membres de la communauté d’avoir adopté une « résolution illégale » visant à le soustraire du pouvoir. Outre le chef Percy Hardisty, deux employés cadres étaient visés par la résolution.

« Il y avait une situation que l’on ne connaissait pas, alors que quelques membres de la communauté ont pris le contrôle des bureaux du conseil de bande et ont tenu une réunion avec d’autres personnes pour faire l’examen du travail du chef, du mien et de l’agent principal d’administration », d’expliquer Jim Smith, qui était alors l’agent de développement économique pour la Première nation de Pehdzeh Ki.

La réunion dont M. Smith fait mention se serait tenue le 12 août dernier, alors que le chef Hardisty était en congé de maladie et que les deux employés cadres étaient en voyage d’affaires à Edmonton. « La résolution a été adoptée en utilisant des gens nommés au conseil de bande afin d’atteindre le quorum lors d’une réunion qui n’était pas sanctionnée par le chef ou le conseil », de déclarer Percy Hardisty.

Pour appuyer ses dires, M. Hardisty se base sur la Loi sur les Indiens du gouvernement fédéral. La section 3b du paragraphe 74 du document établit en effet que « les conseillers d’une bande doivent être élus ». Aux bureaux du conseil de bande de la communauté, personne n’a voulu répondre aux questions de L’Aquilon sur la situation politique actuelle. L’actuel gérant s’est contenté d’affirmer que des élections étaient prévues pour le 12 septembre, avant d’interrompre la conversation.

« Techniquement, un conseil de bande fonctionne à la manière d’un conseil municipal, à la différence près qu’il y a deux choses à considérer. La première étant que le conseil est régi par la Loi sur les Indiens du ministère des Affaires indiennes et du Nord et la seconde étant les coutumes traditionnelles dont la Loi fait mention. Les opposants de M. Hardisty se basent sur ces coutumes pour tenir leurs élections », d’expliquer Jim Smith.

La Loi sur les Indiens demeure cependant vague sur ces coutumes. « Dans le cas d’une bande à laquelle l’article 74 n’est pas applicable, le conseil choisi selon la coutume de la bande ou, en l’absence d’un conseil, le chef de la bande selon la coutume de celle-ci », peut-on lire dans le document.

« M. Hardisty conteste cette élection et se base sur l’idée que la destitution du chef lors de cette réunion publique n’a pas suivi les procédures de recours que l’on devait appliquer. Mais apparemment, il y aura des élections, puisque ce groupe de personnes a créé une atmosphère électorale et s’est préparé à avoir des candidats comme chef et comme conseillers », de poursuivre Jim Smith qui est de retour chez lui, en Saskatchewan, depuis les événements.

Pour tout commentaire sur la situation, M. Hardisty s’est contenté d’émettre une lettre ouverte aux médias. Rejoint par téléphone, ce dernier s’en remet aux explications que donne Jim Smith sur le sujet, refusant d’ajouter de plus amples commentaires.

La situation politique à Wrigley était déjà trouble avant l’élection de M. Hardisty en octobre 2001. Le chef avait alors été élu avec une majorité de 44 voix. « Il y a approximativement 175 membres dans la Première Nation de Pehdzeh Ki. Dans cette optique, 44 voix est donc une bonne majorité », de mentionner M. Smith qui rappelle que depuis la réunion du 12 août, tous les projets de développement se retrouvent sur la glace.