Ça fait déjà longtemps que je voulais écrire une chronique là-dessus : plus je dépense, plus j’économise. « Comment cela est-ce possible, direz-vous, d’un air dubitatif, pour ne pas dire carrément incrédule? C’est simple! Il suffit de courir les ventes de tous genres, que ce soit des ventes de garage (excuse Annie Bourret), des ventes de magasins, des ventes sur Internet, tout ça fonctionne à merveille. Et dès le moment où vous vous mettez à dépenser, le processus d’économie se met en branle, Plus la cadence est rapide, plus les économies s’accumulent. Je vous explique en détail.
Ainsi, une belle journée de congé, vous décidez d’aller magasiner. Vous partez allégrement, d’un pas décidé, vers votre voiture, sans trop savoir ce que vous allez vous procurer. Vous allez dans une boutique où vous trouvez un tailleur qui vous fait littéralement craquer. Il n’en reste qu’un seul, votre pointure, et comme on est en fin de saison, il affiche un rabais de 50 %. Il vous revient à seulement 225 $, taxe en sus. Vous effectuez l’achat sans le moindre remord. Vous venez d’économiser 225 $, drette là. Comment me direz-vous? C’est bien simple, ce tailleur vous a tellement fait de l’effet que vous l’auriez acheté même à plein prix. Et voilà, le tour est joué. Fière de votre économie, vous continuez de faire les boutiques. Le même stratagème se répète inlassablement, tout au long de la journée. Il n’est que 15 h et vous avez déjà réussi à économiser pas loin de 720 $. Quelle journée profitable pour votre compte en banque, pensez-vous. Fourbue et courbaturée par tant de courses et d’hésitations, vous arrivez chez vous, pressée d’essayer le tout : tailleur, foulard, souliers, gants, chapeau, sous-vêtements, bas, la totale, quoi! Vous ne vous contenez plus. Et la journée n’est pas finie. Vous aviez repéré une bonne affaire pour un billet dans le sud, hier. Vous consultez le journal, attrapez le téléphone et 15 minutes plus tard, votre joie ne se contient plus : vos économies viennent de passer à 1750 $ d’un coup. C’est le bonheur! Vous ne finissez plus de compter ces économies accumulées qui, en fait, sont encore plus que ça, car le montant de taxe est moins élevés sur vos achats avec économie que sans économie, vous me suivez. Quelle belle journée vous venez de passer. Pas si vite, vous dites-vous! La petite voiture tant désirée que vous avez vu annoncée l’autre jour, peut-être ont-ils changé d’idée et ont-ils décidé de baisser leur prix. Vous appelez. Alors là, votre chance n’a d’égale que vos économies. Croyez-le ou pas, vous venez d’économiser là, tout de suite, au téléphone, le montant faramineux de… je vous le laisse en mille… de 2000 $, uniquement sur la voiture. Donc, si vous recommencez vos calculs sur les économies d’un jour, 2000 plus 1750, si ne compte bien, et c’est mon cas, ça fait 3750 $. Alors là, on ne rit plus! On ne peut pas faire de telles économies tous les jours. Pas d’achats aujourd’hui, pas d’économies, vous l’avez bien compris. Faut-il que je commence à calculer ce que j’ai dépensé. Peut-être si je veux payer tout ça un jour pas trop lointain.
Ce n’est pas ainsi que les choses se passent pour le commun mortels? Je vous l’accorde! Pour la majorité des gens, ce n’est pas ainsi que les choses se passent, mais pour moi, si. Fort heureusement, les dépenses ne sont pas aussi importantes que celles rapportées dans cette chronique, car je ne me retrouverais plus. En général, je me contente de pas grand-chose, genre une paire de bas ou de bobette. Je ne vous conseille pas d’adopter ma philosophie matérialiste avant de vous être bien assuré d’avoir les sous au bout de la journée pour vous acquitter de tout ça.
Là dessus, je vous laisse : les boutiques viennent d’ouvrir! Bonne journée!