Malgré l’opposition de plusieurs compagnies pétrolières et de la Maison-Blanche à toutes subventions, British Petrolium propose une nouvelle forme d’incitatif financier à la construction du pipeline de l’Alaska.
Le ministre des Ressources, de la Faune et du Développement économique, Jim Antoine, a dû se rendre dans la capitale américaine, la semaine dernière, pour poursuivre la pression visant la construction d’un pipeline dans la vallée du Mackenzie au lieu de l’Alaska. Au même moment, ce dernier apprenait, dans les pages d’un quotidien national canadien, que Imperial Oil désirait avoir terminé la construction d’un pipeline dans la vallée du Mackenzie avant 2007.
Après le rejet, par l’administration Bush, des subventions proposées par le sénateur de l’Alaska, pour la construction du pipeline favorisant son état, le Sénat américain doit maintenant débattre une autre option d’incitatif financier favorisant la construction du pipeline de l’Alaska. Selon Jim Antoine, bien que cette nouvelle option soit une proposition de British Petrolium, plusieurs représentants de l’industrie de l’énergie continuent de s’opposer à quelque forme de subvention que ce soit. « Le débat est toujours en cours et nous ne savons pas comment la Maison-Blanche va réagir face à cette nouvelle proposition », d’ajouter le ministre ténois.
« À notre sens, il s’agit du même type de subvention, sauf qu’elle est présentée différemment », a mentionné Jim Antoine, qui croit toujours que ce genre d’aide financière viendrait altérer le marché du gaz naturel en Amérique du Nord. Alors que la première proposition comprenait une forme de prix plancher, la nouvelle option débattue par le Sénat américain prend l’allure d’un crédit de taxe pour la construction du gazoduc.
M. Antoine a admis qu’il avait perçu un certain intérêt pour la nouvelle proposition de subvention de la part des sénateurs américains. Cependant, tout ne serait pas gagné, pour British Petrolium, du côté de la Chambre des représentants et de la Maison-Blanche. « On ne sait absolument pas ce qui va se passer. Peut-être qu’une simple portion de la proposition sera adoptée dans la Loi sur l’énergie », de dire le ministre qui a mentionné que les politiciens américains aimeraient avoir un vote sur la Loi avant la fin du mois de septembre. Jim Antoine a d’ailleurs signifié que le premier ministre Stephen Kakfwi pourrait se rendre à Washington dans les prochains jours, alors que le débat sur la question se poursuivra.
Du côté du gouvernement fédéral, le ministre des Ressources naturelles, Herb Dhaliwal, aurait mentionné que le Canada s’opposait à toute forme de subvention américaine. « Les deux tiers du pipeline de l’Alaska auraient à passer en sol canadien. Nous essayons donc de passer ce message », d’ajouter Jim Antoine
Imperial Oil
Jim Antoine dit avoir été pris par surprise en lisant les intentions d’Imperial Oil, dans un quotidien national, au sujet du pipeline de la Vallée du Mackenzie. Sommairement, la compagnie pétrolière déclarait qu’elle espérait accélérer les processus d’évaluation du projet et de construction afin que le tout soit opérationnel en 2007. « C’est bon signe d’entendre qu’Imperial Oil est engagé dans la construction d’un pipeline dans la vallée du Mackenzie, mais nous avons toujours notre processus de révision environnementale qui doit être respecté », de mentionner M. Antoine, qui espérait rencontrer des représentants d’Imperial Oil sous peu.
Quant à savoir si le gouvernement territorial interviendra pour que les différentes agences d’évaluation environne-mentale accélèrent leur travail, le ministre demeure prudent. « Nous supportons la coopération entre les agences, mais c’est au fédéral de voir à ce que tous travaillent ensemble », de lancer celui qui voit comme un bon signal le fait qu’une compagnie s’engage de cette façon, malgré ce qui se passe aux États-Unis. « Il y a des gens, ici (à Washington), qui croient que les deux pipelines pourraient être construits en même temps », a laissé savoir le ministre ténois, Jim Antoine.