le Mardi 26 août 2025
le Lundi 25 août 2025 6:48 Économie

Un appel possible contre le Canadien National

Ancienne société d’État, le Canadien National a été privatisé en 1995. — Courtoisie
Ancienne société d’État, le Canadien National a été privatisé en 1995.
Courtoisie
Le GTNO étudie les possibilités d’en appeler de la décision de l’Office des transports du Canada, qui légitime le refus de la Compagnie des chemins de fer nationaux (Canadien National) à reconstruire sa voie ferrée entre Enterprise et Hay River. La décision a aussi déçu la Community rail advocacy alliance, qui appuyait la poursuite du GTNO.
Un appel possible contre le Canadien National
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Détruite lors de feux de forêt en 2023, la voie ferrée en continuité de l’Alberta servait notamment à transporter marchandises et carburants jusqu’aux quais de Hay River, d’où ils étaient acheminés par bateau aux communautés du Mackenzie. Depuis, les carburants sont transportés par camion. « Le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest est déçu par la décision de l’Agence canadienne de transport de rejeter notre plainte […] », fait valoir une porte-parole du Cabinet, ajoutant que la décision approfondit le fossé séparant les TNO du reste du Canada en matière d’infrastructures, laissant dans une vulnérabilité croissante les communautés plus petites et plus éloignées.

« Le GTNO révise activement la décision et explore toutes options disponibles pour protéger les intérêts des citoyens des TNO et pour s’assurer que cette infrastructure critique de transport ne soit pas abandonnée. Nous allons continuer à nous tenir debout pour les Ténois et à nous exprimer quand des décisions corporatives ou des résultats de règlementation échouent à refléter les réalités de nos communautés. Une décision sur la prochaine étape est imminente et nous nous prononcerons alors plus pleinement sur ce problème. »

Menace sur la stabilité de la région

La Community rail advocacy alliance (CRAA), un regroupement de municipalités et de représentants de l’industrie du nord de l’Alberta, a manifesté son désappointement face à la décision de l’Agence canadienne de transport.

« Omettre de réparer et d’enlever ultérieurement ce corridor de transport critique entrave non seulement le mouvement efficace des différents carburants et des autres fournitures critiques aux communautés éloignées, mais menace aussi le développement et la stabilité économique de la région, qui s’étend au nord de l’Alberta et au-delà, écrit une porte-parole du CRAA. S’appuyer sur des modes alternatifs de transport, comme le camionnage, augmente les couts et la complexité logistique et augmente aussi substantiellement l’impact environnemental. Cela met aussi une pression supplémentaire sur des infrastructures qui ne sont pas construites pour supporter du camionnage lourd et pourrait décourager des investissements économiques dans la région. »

La demande du GTNO à l’Agence était notamment appuyée par la Ville de Hay River, la Première Nation Kátł’odeeche, le conseil tribal des Gwich’in, la Société régionale inuvialuit, Li-FT Power, Vital Metals et la Compagnie pétrolière impériale.  

Motif de la décision

L’Office a conclu qu’il était raisonnable que le Canadien National n’ait pas commencé à réparer la ligne puisqu’il n’a pas été prouvé que des marchandises ont été offertes pour le transport par chemin de fer depuis qu’elle a été endommagée. « Les obligations en matière de services sont déterminées en tenant compte des marchandises à transporter par chemin de fer, ce qui ne comprend pas les marchandises prévues ou éventuelles », peut-on lire dans le jugement. Le processus de transfert des droits d’exploitation de la ligne Enterprise-Hay River ou la cessation de son exploitation doit être terminé au plus tard le 28 novembre 2025.

Lors des déclarations préliminaires, la Compagnie pétrolière impériale avait exprimé que la viabilité à long terme du transport de carburant par camion d’Enterprise à Hay River était incertaine, évoquant des couts élevés et une chaine d’approvisionnement non compétitive. « Nous continuons à fournir le carburant pour la région. Le carburant est actuellement transporté par camion et par rail », a laconiquement répondu le gestionnaire des affaires publiques et gouvernementales d’Imperial, Robin Boschman, lorsqu’il a été interrogé sur la suite des opérations de sa firme.

Ni le GTNO ni le Canadien National n’ont révélé à Médias Ténois la somme nécessaire pour rétablir la voie ferrée.