le Lundi 5 mai 2025
le Vendredi 25 octobre 2002 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Société

« Ça, c’est un bon film…»

« Ça, c’est un bon film…»
00:00 00:00

Le couteau jaune, est parfois rempli de surprises.

Vous entrez au club vidéo et vous flânez devant les étagères de films. Un classique ou une nouveauté américaine ? De l’action ou de la comédie ? Alors que le choix grandit et que vos capacités de sélection s’amenuisent, le sympathique asiatique qui est au comptoir s’avance et vous dit dans un français pas mal du tout : « ça, c’est un bon film… très bon ! »

Quelques secondes de discussion sont suffisantes pour savoir que Robert Hui a un profond attachement pour la langue française. Il a même roulé sa bosse pendant quatre ans dans cette langue… à Hong Kong ! Il était alors responsable des inscriptions et de l’informatique à l’Alliance française, un organisme voué à donner des leçons de français. «J’ai même écrit un petit programme informatique en français », de lancer celui qui a étudié à l’Alliance avant d’y être embauché.

« Hong Kong est une ville internationale, donc il y a beaucoup d’intérêt pour les langues. Aussi, beaucoup de gens voulaient déménager au Canada. Je me souviens qu’en 1989, tout de suite après le massacre de la Place Tienanmen, les taux d’inscription ont augmenté vraiment beaucoup. Il y avait une très longue liste de personnes intéressées et ça a continué comme ça pendant plusieurs années », de raconter Robert.

C’est en 1993 que Robert Hui est arrivé à Yellowknife. L’incertitude politique à Hong Kong y était pour beaucoup, vu que la ville allait être rétrocédée à la Chine en 1999. « J’ai été surpris de voir autant de francophones, ici, à Yellowknife. J’ai même une dizaine d’amis avec qui je parle français une fois de temps en temps », de signaler celui qui, en plus de l’anglais et du français, parle le Cantonnais et le Mandarin. Deux langues cousines qui utilisent les mêmes caractères d’écriture. « On pourrait dire que la différence entre les deux langues se compare à celle entre le français du Canada et le français de Paris », d’expliquer le jeune homme.