Pour une deuxième fois, Stephen Kakfwi survit à une contestation de son leadership.
C’est à la suite du dépôt du rapport de la vérificatrice générale du Canada, Sheilla Fraser, sur les indemnités de cessation d’emploi de John Bayly et de Linda Sorensen que le premier ministre Stephen Kakfwi s’est retrouvé dans l’eau chaude. Dans son rapport, Mme Fraser concluait que Mme Sorensen avait reçu 250 000 dollars de plus que ce que prévoyaient les politiques du gouvernement et le contrat qu’elle avait signé en 2000, alors que M. Baily aurait touché 6000 dollars en trop.
« Nous concluons que les deux employés ont reçu des paiements supérieurs à ce qu’ils auraient dû recevoir selon leur contrat d’engagement et selon les politiques habituelles du gouvernement. Ces montants n’avaient aucune justification dans les dossiers. Le gouvernement n’a donc pas agit de façon raisonnable et avec prudence dans ces cas » d’établir Mme Fraser.
John Baily, qui était secrétaire principal, et Linda Sorensen, qui occupait la fonction de chef du Cabinet du premier ministre, avaient dû quitter leur poste, il y a un an, après le dépôt d’un rapport du Comité spécial sur les conflits d’intérêt. Le rapport avait aussi mené à la démission, à titre de ministre, de Jane Groenewegen et sur le départ de la commissaire aux conflits d’intérêt, Carol Roberts.
Au lendemain du dépôt de son rapport, Sheilla Fraser a témoigné devant le Comité permanent sur la responsabilité et le contrôle des finances publiques. Ce dernier comité a alors fait une première recommandation établissant que l’Assemblée législative acceptait les conclusions de Mme Fraser et une seconde recommandation demandant la démission du premier ministre Stephen Kakfwi. Les députés Sandy Lee et Bill Braden, membres du comité permanent, ont cependant refusé de supporter la dernière recommandation.
Les recommandations du comité permanent se sont traduites en motion à l’Assemblée législative, le vendredi 25 octobre dernier. Après un après-midi de débats intensifs sur la question, les élus se sont donnés jusqu’au lundi suivant pour mijoter la question. C’est le 28 octobre dernier que Stephen Kakfwi a vu son poste confirmé par un vote de dix contre cinq. Les députés qui ont voté en faveur de la démission du premier ministre sont Floyd Roland, Charles Dent, Paul Delorey, David Krutko et Brandon Bell. Les membres du Cabinet se sont tous rangés derrière le premier ministre.
L’Assemblée a cependant accepté à l’unanimité les conclusions du rapport de Sheilla Fraser. Lors d’une déclaration devant la Chambre, M. Kakfwi a d’ailleurs mentionné qu’il acceptait la responsabilité des indemnités de départ versées à ses deux anciens employés et que son équipe travaillerait à revoir les politiques gouvernementales en matière de cessation d’emploi des hauts fonctionnaires de l’organisation gouvernementale.
Même son de cloche du côté du ministre responsable de la Fonction publique, Joe Handley, qui avait, au départ, contesté les conclusions du rapport de Mme Fraser. « Certains députés croient que nos indemnités de cessation d’emploi sont trop généreuses. Asseyons-nous et revoyons nos politiques », a-t-il mentionné au sortir de la chambre après le vote.
Cependant, le dossier n’est peut-être pas complètement réglé alors que les députés avaient à voter, mercredi dernier, sur une motion visant la dissolution de la chambre en janvier prochain. « Si le premier ministre avait dû démissionner, alors j’aurais dit sortons tous et allons en élections. Mais le premier ministre est là, alors continuons jusqu’à la fin du mandat », de mentionner Joe Handley.
De son côté, le député qui a présenté la motion demandant la démission du premier ministre, Charles Dent, a mentionné que plusieurs personnes lui avaient signifié leur perte de confiance envers le gouvernement. « C’est pour ça que nous cherchons à faire une élection hâtive », dit-il.