
Affiche du film
Avec Le Grand Bain, présenté hors compétition au Festival de Cannes en 2018, Gilles Lellouche signe son premier film en solo derrière la caméra. Un pari audacieux, mais réussi pour le réalisateur. Cette comédie tendre et bienveillante a conquis le public, séduisant plus de quatre-millions de spectateurs lors de sa sortie en salle. Porté par une distribution cinq étoiles – Guillaume Canet, Jean-Hugues Anglade, Benoît Poelvoorde, Mathieu Amalric, Leïla Bekhti, Virginie Efira ou encore Philippe Katerine – Le Grand Bain donne un plaisir fou de voir cette petite troupe se jeter à l’eau.
Le film suit plusieurs hommes au bord de la dépression – Bertrand, Simon, Marcus, Laurent et quelques autres – qui tentent tant bien que mal de donner un sens à leur quotidien morose et sans éclat. Dépressifs, paumés ou simplement usés par la vie, ils trouvent refuge dans une activité pour le moins inattendue : la natation synchronisée masculine. Entrainés par une ancienne nageuse de haut niveau – tout aussi dépressive – ils vont faire le pari de participer aux championnats du monde de la discipline. Cette bande d’amateurs, pas très gracieuse, apprend à se découvrir et trouve, à travers cette activité improbable, un pont vers leur reconstruction sociale.
Le Grand Bain offre une performance collective remarquable. Chaque acteur incarne un personnage singulier, avec ses propres fêlures et son propre parcours, et tous parviennent à exister ensemble sans jamais s’effacer les uns derrière les autres. Cette justesse d’interprétation donne au film une dimension profondément humaine. Mention spéciale à Philippe Katerine, bouleversant et irrésistible dans son rôle d’homme lunaire, qui apporte le fil conducteur entre tous les protagonistes de cette histoire. Mais ce qui rend le film encore plus réussi, c’est son humour finement dosé : jamais potache, toujours léger. Il trouve l’équilibre parfait entre éclats de rire et moments d’émotion sincère. On rit, on sourit, et on s’attache à ces personnages maladroits et touchants. Inspiré d’une histoire vraie, Gilles Lellouche séduit en choisissant de faire découvrir un sport jusqu’à présent enfermé dans des clichés de genre.
« Un carré ne rentrera jamais dans un rond » : cette réplique, prononcée au début du film, illustre parfaitement l’idée qui traverse le récit. Celle qu’il n’est pas nécessaire de rentrer dans les cases pour trouver sa place, mais qu’il suffit de rencontrer les personnes qui nous ressemblent.
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