Dans son document de discussion déposé à l’Assemblée législative la semaine dernière, la commissaire aux langues des T.N.-O. souligne un problème avec lequel nous sommes familiers : comment demeurer indépendant malgré les liens institutionnels en place.
Les dispositions de la Loi sur les langues officielles des T.N.-O. sont claires. La personne qui occupe le poste de commissaire aux langues est nommée par les députés de l’Assemblée législative. De cette façon, on tente de dissocier le poste du gouvernement et du Cabinet. Cette procédure de nomination serait beaucoup plus garante d’impartialité et d’indépendance dans un contexte autre que celui des T.N.-O.
En effet, les T.N.-O. peuvent facilement être associés à un village, ou tout au moins, à une petite municipalité régionale : moins de 50 000 personnes y habitent. En travaillant dans un milieu professionnel, ça ne prend pas beaucoup de temps avant de connaître tout le monde. Ainsi, une commissaire critiquant certains programmes et politiques, se retrouve du fait même à critiquer des personnes qu’elle côtoie régulièrement.
De plus, le principal employeur du Nord est le gouvernement. Il est donc possible que des prises de position controversées d’une commissaire ne viennent lui bloquer des portes au gouvernement, une fois son mandat terminé.
À moins de nommer des étrangers en provenance des provinces du Sud (qui manqueraient certainement de sensibilité aux problématiques du Nord), il est difficile de trouver quelqu’un qui puisse exercer ses fonctions en toute impartialité.
Le problème soulevé par Mme Tatti est bien réel, mais la solution ne sera pas facile à trouver.