La FFT demande à la vérificatrice générale de retracer l’argent du gouvernement fédéral destiné aux services en français.
Dans une lettre qui a été envoyée à la vérificatrice générale, Sheila Fraser, quelques jours avant sa venue à Yellow-knife, la FFT lui demande d’enquêter sur plus de 33 millions de dollars versés, en 18 ans, par le gouvernement fédéral au gouvernement territorial pour « des services en français qui, à l’évidence, n’existent pas ou n’ont jamais existé ».
À son arrivée à Yellowknife, le 23 octobre, Mme Fraser n’avait pas encore eu le temps de prendre connaissance de la lettre datée du 10 octobre. De toute façon, celle-ci ne laissera pas savoir s’il y aura une enquête sur l’argent qui a été versé depuis 1984 dans le cadre de l’Accord de coopération Canada-TNO relatif au français et aux langues autochtones. « Nous avons l’entière discrétion de décider sur quoi nous enquêtons et nous n’en informons jamais les gens concernés », de mentionner la vérificatrice générale du Canada.
Celle-ci signale que ce n’est que lors du dépôt de son rapport annuel, devant le Parlement du Canada, que les gens qui effectuent une demande d’enquête savent si le dossier a été étudié. Les enquêtes que le bureau de la vérificatrice générale mène peuvent prendre entre un an et 18 mois à réaliser.
C’est d’ailleurs le dernier rapport déposé par la vérificatrice générale au gouvernement canadien, en début octobre, qui a mis la puce à l’oreille des dirigeants de la Fédération Franco-TéNOise. Celle-ci y écrivait que le gouvernement fédéral avait la responsabilité de vérifier que les services pour lesquels il paie devaient être exécutés. Mme Fraser faisait alors référence à une subvention versée à la compagnie Bombardier pour la formation de pilotes de l’OTAN.
« Il y a des questions sérieuses qui sont soulevées, à Ottawa, pour l’argent qui va au secteur privé. Quand l’argent est donné au gouvernement territorial, on dirait qu’on veut se boucher les yeux et se bloquer les oreilles », de mentionner le président de la FFT, Fernand Denault, tout en rappelant que la demande de vérifier où va l’argent a été formulée à plusieurs reprises aux différents ministères responsables de l’application de l’Accord de coopération entre les deux paliers.