Dans un document déposé à l’Assemblée législative des T.N.O., la commissaire territoriale aux langues demande plus d’indépendance pour son bureau.
« Quand on parle aux communautés à propos du Commissariat aux langues, les gens voient ça comme étant le Commissariat de l’Assemblée législative sur les langues officielles », de soutenir l’actuelle commissaire Fibbie Tatti. Le 30 octobre dernier, cette dernière a déposé, en Chambre, un document de discussion contenant une quinzaine de recommandations, dont l’une vise l’acquisition de plus d’indépendance pour son bureau.
« Ce cordon ombilical n’est pas encore coupé et les gens disent que la commissaire aux langues devrait être impartiale, mais ils voient toujours son rôle comme en symbiose avec l’Assemblée législative », de continuer celle qui aimerait aussi voir le commissariat obtenir plus de main-mise sur son administration. « Nous devons être capable d’établir où va l’argent et comment ce bureau s’opère et est géré », dit-elle.
« Le rôle de l’ombudsman est l’exemple parfait. Je pense qu’à un certain degré, on espérait que le Commissariat soit considéré comme ça. On ne peut pas travailler de façon à faire l’affaire de quelqu’un d’autre. On doit devenir plus indépendant et prendre des décisions qui nous permettraient d’agir immédiatement », de continuer Fibbie Tatti.
Dans son document de discussion sur la revitalisation des langues autochtones aux Territoires du Nord-Ouest, Mme Tatti constate un manque de cohésion dans l’approche gouvernementale en matière de langues. Celle-ci identifie une dizaine d’organismes ou agences directement engagées dans les programmes et initiatives linguistiques, alors qu’aucun organisme n’a la responsabilité d’effectuer une planification d’ensemble et d’évaluer le travail effectué. De plus, celle-ci souligne plusieurs chevauchements dans le système, ce qui le rend « inefficace ».
« L’une de nos recommandations est donc de créer un Secrétariat à la culture et aux langues, qui se rapporterait directement à l’Exécutif. Le Secrétariat se présente à nous comme la meilleure façon de préserver les langues et de s’assurer que le dossier reste prioritaire », d’expliquer Fibbie Tatti, qui rappelle que lorsque les ministères ont effectué des coupures, c’est souvent ce secteur qui a été visé en premier lieu.
Les autres recommandations contenues dans le rapport concernent principalement les critères de définition des langues autochtones, le statut de certaines langues comme l’esclave du Nord et l’esclave du Sud, qui sont décrits comme étant simplement l’esclave dans la Loi sur les langues officielles des T.N.-O. et la définition « d’une demande importante », aussi dans la loi territoriale. « Une demande importante, est-ce que c’est trois personnes ou 50 personnes », de se questionner Mme Tatti.
Bien entendu, celle-ci a transmis ses recommandations au Comité spécial sur la révision de la Loi sur les langues officielles, mais croyait aussi bon de les déposer officiellement à l’Assemblée législative. « Nous voulions que les députés soient au courant de la direction que ce bureau veut prendre », précise-t-elle.
Comme elle l’a fait dans le cadre du dépôt de son rapport annuel, en mars dernier, Fibbie Tatti continue de plaider en faveur de la formation et de la certification d’interprètes dans les langues autochtones. « Il n’y a pas de nouveaux interprètes, ni même de programmes de formation pour les interprètes », de rappeler celle qui voit mal comment le gouvernement pourrait rencontrer les objectifs visés par la Loi sans interprètes pour les langues autochtones.