le Mardi 23 septembre 2025
le Lundi 22 septembre 2025 8:06 Politique

Le maire alerte sur le manque de terres à Yellowknife

Le maire Ben Hendrickson prononce son premier discours sur l’état de la Ville. — Photo Cristiano Pereira
Le maire Ben Hendrickson prononce son premier discours sur l’état de la Ville.
Photo Cristiano Pereira

Dans son premier discours sur l’état de la Ville, Ben Hendrickson a placé d’entrée de jeu la question foncière au cœur du débat. Devant un public nombreux, il a aussi abordé les défis du logement, de l’économie locale, de l’itinérance et du climat.

Le maire alerte sur le manque de terres à Yellowknife
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La salle de l’hôtel Explorer était comble vendredi pour le premier discours sur l’état de la Ville du maire.

Photo Cristiano Pereira

« Sans terres, nous ne pouvons pas construire de logements ni encourager l’investissement », a lancé le maire de Yellowknife, Ben Hendrickson, mettant d’entrée de jeu l’accent sur l’un des enjeux les plus pressants pour la capitale. Il s’exprimait, vendredi 12 septembre, à l’hôtel Explorer lors de son premier discours sur l’état de la Ville, devant une salle comble réunissant dirigeants d’entreprise, responsables gouvernementaux et citoyens.

Pendant près de 30 minutes, sans interruption, le maire a dressé le bilan de la réponse de la Ville aux crises récentes. Il a mis en avant la question du logement, des terres et appelé à un nouvel élan de collaboration avec les gouvernements, le milieu des affaires et les partenaires autochtones.

« Une pilule difficile à avaler »

Une large partie du discours a porté sur la pénurie de logements et la structure de propriété foncière qui limite la capacité de la Ville à agir rapidement.

« Pour ceux qui l’ignorent, la Ville détient 9 % des terres à l’intérieur de ses limites », a rappelé M. Hendrickson, soulignant que la majorité du territoire relève toujours du gouvernement territorial. « Il existe en réalité une autre ville entière de terrains que nous ne possédons pas et sur lesquels nous n’avons aucun contrôle direct. »

Cette situation, dit-il, impose des choix délicats : « C’est une pilule vraiment difficile à avaler lorsqu’on parle de construire sur des terrains chéris – qu’il s’agisse d’espaces verts dans les quartiers ou de zones riveraines – alors que des terrains vacants de première qualité, appartenant au gouvernement ou à des privés, restent inutilisés dans l’environnement bâti existant. »

Le maire a reconnu que l’objectif d’un transfert massif de terres « semble désormais hors de portée », mais il a exhorté la communauté à maintenir la pression. « Sans terres, nous ne pouvons pas construire de logements ni encourager l’investissement pour les gens qui sont déjà ici ou pour ceux que nous devons accueillir. »

Le maire a insisté sur l’importance d’agir face à la crise du logement et aux contraintes foncières qui freinent le développement de Yellowknife. 

Photo Cristiano Pereira

Centre-ville en mutation

Pour M. Hendrickson, l’économie de Yellowknife se trouve à un tournant. La fin de l’ère du diamant oblige la capitale à se réinventer, mais de nouvelles perspectives émergent avec les minéraux critiques et les terres rares. Selon lui, l’avenir passera « par des gisements plus petits, mais plus nombreux », une diversification qui pourrait créer de nouvelles opportunités pour la Ville.

Au quotidien, ce changement se reflète dans les rues du centre-ville, où certaines vitrines se ferment pendant que d’autres s’ouvrent. Le maire y voit un signe de résilience : plusieurs commerces récents sont le fait de nouveaux Canadiens, porteurs « d’idées nouvelles et d’une énergie rafraichissante ». La revitalisation du cœur de la capitale, a-t-il promis, figurera parmi les priorités du prochain budget.

Défis et action climatique

L’itinérance et la crise de la toxicomanie demeurent au cœur des préoccupations municipales. M. Hendrickson a rappelé que, malgré des compétences limitées, la Ville met la main à la pâte en canalisant chaque année 3,5 millions de dollars de fonds fédéraux vers les organismes de première ligne. Cette contribution permet, dit-il, de soutenir les plus vulnérables, même si la réponse globale exige un effort concerté.

À plus long terme, c’est l’action climatique qui inquiète le maire. Il a rejeté l’idée qu’elle représenterait une menace pour l’économie locale. Au contraire, a-t-il prévenu, « un sous-investissement continu dans ce domaine entrainera bel et bien des difficultés économiques à long terme ».

Le maire a aussi insisté sur la nécessité d’unir les forces. Pour lui, la modernisation de l’administration municipale et l’accueil des nouveaux arrivants doivent aller de pair avec la solidarité entre citoyens : « Si nous nous engageons à travailler ensemble, à nous soutenir mutuellement et à continuer d’accueillir les nouveaux arrivants, alors nous continuerons de bâtir le Yellowknife dont nous sommes fiers. »