Une jeune francophile de Yellowknife se lance dans le développement communautaire au Honduras.
Mary Allison Lyman a fait le choix de mettre de côté la neige pour des températures plus tropicales. Elle a également fait le choix de mettre de côté ses multiples emplois rémunérés pour se consacrer au bénévolat. En février prochain, elle s’envole avec cinq autres personnes de Yellowknife et de Rae-Edzo pour le Honduras, afin de s’imprégner de la culture et de la langue. Elle ne sait pas encore ce qu’elle fera là-bas lors de son séjour de six mois mais qu’importe, la fébrilité du voyage l’emporte sur tout le reste, le salaire et la sécurité.
Le programme auquel participe Mary Allison a pour but de promouvoir le dialogue panaméricain. Le participant vit dans une famille d’accueil et travaille en milieu communautaire. Celle qui travaille autant dans un bar de la ville, que dans une firme de conseillers financiers et même au YMCA veut organiser des activités dans la communauté qui l’accueillera en Amérique Centrale. « On m’a demandé ce que je voulais faire et j’ai dit que je voulais organiser des évènements dans la communauté, explique Mary Allison, qui s’occupe, au YMCA, de personnes souffrant de maladie mentale. Ça va me permettre de comprendre la langue plus vite et je vais mieux m’imprégner de la culture car je vais la côtoyer dans mon travail. » Celle qui s’exprime en trois langues aimerait également enseigner ou travailler en tourisme.
L’organisme qui chapeaute le programme, AFS Interculture Canada, veut que les participants apprennent à évaluer les différences culturelles, sociales et économiques du pays hôte. AFS (American Field Service) est une organisation à but non lucratif, basée dans 54 pays. Elle a été créée en 1914, lors de la Première Guerre mondiale, lorsqu’un groupe de nord-américains positionné en France s’est formé en corps ambulancier pour venir en aide aux blessés. Le groupe poursuivra son mandat au cours de la Deuxième Guerre mondiale, mais en 1947, la mission d’AFS change. Un programme d’échange pour étudiants est mis sur pied pour rapprocher des jeunes qui ont connu la guerre.
La résidente de Yellowknife a flairé la bonne occasion lorsqu’elle a reçu, à son travail, une télécopie présentant le projet. « C’est relié au programme d’étude que j’ai fait. J’ai étudié comment les personnes communiquent en société. J’ai également fait un échange en France lorsque j’étais en 10e année », raconte celle qui, de surcroît, a grandi dans un milieu multiculturel, entourée de gens de provenances diverses, de passage au domicile familial à Ottawa. « Ma mère reçoit des gens de partout dans le monde, du Japon, de la Chine, de l’Italie… Je pense que j’ai de l’expérience. »
Mary Allison a elle-même des origines multiethniques. À moitié italienne, son père est un francophile qui ne parlait pas le français à la maison, mais qui lui a transmis la curiosité des langues. Elle a appris la langue toute jeune, à quatre ans. Elle parle aussi un peu l’espagnol.
Elle est venue rejoindre son copain à Yellowknife l’an dernier et s’est tout de suite sentie chez elle. « Il y a beaucoup d’opportunités ici, c’est une bonne ville, c’est petit et tout le monde se connaît. »
