Plusieurs membres du conseil d’administration de l’Association des parents francophones de Yellowknife s’entendent sur le fond, mais pas sur la forme.
Bien que plusieurs membres de l’actuel comité parascolaire et communautaire croient que la séparation de l’APFY en deux entités est nécessaire, les membres de ce comité voudraient être davantage consultés lorsque vient le temps de prendre de telles décisions. C’est ce qui est ressorti d’une réunion houleuse qui s’est tenue le 21 décembre dernier.
« On sent qu’on se fait imposer des choses au lieu de se faire envoyer au travail. Nous n’aimons pas avoir des choses toutes cuites dans la bouche et on aime mieux se faire consulter plutôt que de se faire offrir des choses déjà faites », de résumer Martine Boulet-Pelletier, membre du comité parascolaire et communautaire. Rappelons que lors de la réunion du 28 novembre dernier, la présidente de l’APFY, Yvonne Careen, avait demandé un vote, en huis-clos, sur la division du comité de politique et de promotion, qui demeurerait l’APFY, et du comité parascolaire et communautaire, qui deviendrait un organisme distinct, composé de parents d’élèves de l’École Allain St-Cyr.
« Lorsque nous avons terminé la réunion (du 21 décembre), nous avons clairement exprimé notre besoin d’être consultés. La réunion s’est terminée sur une bonne note et nous avons tous du travail à faire, étape par étape, pour essayer de rendre la séparation agréable pour tout le monde », d’ajouter Mme Boulet-Pelletier.
Le processus emprunté par Mme Careen avait provoqué plusieurs réactions dans le Courrier du lecteur de L’Aquilon. « J’ai répondu, le 21 décembre au matin, en disant que ça faisait un an et demi que cette discussion était en débat et j’ai pris l’initiative d’entamer la discussion et la séparation. Peut-être que je n’avais pas les connaissances nécessaires dans le déroulement qu’aurait souhaité le comité parascolaire et communautaire, mais j’ai été honnête et j’ai fait mon possible. Ça devait se faire dans un délai rapide, sinon, nous aurions dû attendre une autre année avant que ça ne se fasse », d’expliquer la présidente.
Mme Careen a profité de la réunion du 21 décembre pour déposer un plan de mise en œuvre de la séparation de l’association. Ce plan comprend plusieurs mesures administratives et financières à entreprendre au cours des prochains mois, pour que ce qui deviendra un comité de parents de l’École Allain St-Cyr vole de ses propres ailes. Encore une fois, Mme Boulet-Pelletier a laissé savoir qu’elle aurait aimé être impliquée dans ce travail. « C’est bien monté, mais c’est tout mâché d’avance. On a de l’ouvrage à faire et des choses qui s’en viennent au cours des prochains mois. On veut faire partie du processus », répète-t-elle.
Le conseil d’administration de l’APFY a retenu les dates des 4 et 5 avril prochains pour la tenue d’une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle les membres pourront s’exprimer sur la séparation en tant que telle et sur la mission qu’aura le nouvel organisme. Au cours de la réunion du 21 décembre, les conseillers et conseillères ont aussi adopté la programmation pour la prochaine année. « Nous avons élaboré davantage sur le rôle de l’APFY et on a rien touché en ce qui a trait au Comité parascolaire et communautaire, puisque ses membres auront à décider, avant le 31 mars, quels seront leurs projets pour l’année suivante. On travaille pour mettre la séparation en place, mais il n’y a rien d’officiel jusqu’à l’assemblée générale extraordinaire », d’expliquer Yvonne Careen.
Malgré un certain consensus autour de la table, la séparation ne fait pas l’unanimité au sein des parents francophones. Commissaire à la Commission scolaire francophone de division, Christian Bergeron se pose des questions. « Je suis inquiet en tant que parent et en tant que commissaire. J’ai l’impression qu’il y a des gens qui ne comprennent pas les rôles de chacun. On a déjà la Commission scolaire qui s’occupe des dossiers de la politique et de la promotion. Pourquoi créer un comité qui aurait le même rôle ? Pourquoi ne pas avoir un comité de parents uniforme et homogène avec une commission scolaire plus accessible et proactive? Ensuite, si les parents ont des représentations politiques à faire, ils pourront toujours s’adresser à la direction de l’école ou à la commission scolaire », de mentionner celui qui croit que le processus amènera « chicane et discorde ». « C’est le problème à Yellowknife, on se chicane tout le temps. Que l’on arrête et que l’on travaille ensemble afin que l’on ait les meilleurs résultats possibles pour les enfants », ajoute-t-il.
Dianne Marsh est conseillère à l’APFY et elle ne se dit pas convaincue non plus. « Je me pose beaucoup de questions. Je veux que la chicane arrête et si, pour y arriver, on doit se séparer, qu’on le fasse. Mais on ne peut pas décider de ça à neuf autour d’une table. Il faut qu’il y ait une réunion publique et que les parents aient le droit de voter sur la question ».
La prochaine réunion publique de l’APFY aura lieu le lundi 13 janvier prochain, 19 h, à la salle de conférence de la Maison Laurent-Leroux. Les membres du conseil d’administration de l’APFY se sont aussi entendus sur la tenue d’une réunion publique d’information sur la séparation le 13 février prochain.