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le Vendredi 7 mars 2003 0:00 Culture

Les nouvelles technologies au service de l’art Elle suit le courant

Les nouvelles technologies au service de l’art Elle suit le courant
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Sa dernière œuvre, exposée présentement au café du Centre du patrimoine septentrional Prince-de-Galles, est un collage de photocopies et d’images travaillées sur ordinateur. Un pilier surmonté de claviers d’ordinateurs trône au milieu de la décharge publique de Yellow-knife. L’artiste Diane Boudreau, avec cette œuvre, a mixé pour la première fois différents médiums provenant des machines d’aujourd’hui. La photocopieuse du bureau et le logiciel de traitement de l’image n’ont rien d’esthétique. Par contre, un clic de souris peut parfois inspirer l’artiste. Dans le cadre de la Journée internationale de la Femme, le 8 mars, L’Aquilon a rencontré une Cyberfemme du Nord qui utilise les nouvelles technologies pour servir son art.

« Ça me permet, avec des moyens simples, de combiner différents éléments et d’exprimer mes opinions », explique l’artiste de 47 ans, qui ne renie pas pour autant l’approche traditionnelle du dessin ou de la peinture. Les nouvelles technologies, c’est l’occasion de faire de l’art avec d’autres moyens, comme la vidéo, la photo et Internet. La résidente de Yellowknife, qui n’est pas une génie de l’informatique, a quand même compris l’immense avantage des logiciels : donner de la visibilité à son travail artistique.

Participante assidue aux cours du programme Hyper Branché, Diane Boudreau a apprivoisé la mise en page Web, un atout de plus en plus apprécié aujourd’hui. Forte de ses connaissances, son site Web sera bientôt en ligne avec, au premier plan, l’ensemble de son œuvre, de sa carrière, de son art. Plus besoin de se perdre en explication pour faire comprendre sa démarche. Chacun pourra visiter cette vitrine informatique, qui s’ouvrira sur l’univers de cette artiste qui pratique l’art paysager. « Pour apprendre un logiciel, il faut un projet précis », estime-t-elle.

En parallèle, elle assiste à un cours sur le court métrage. Équipée d’une caméra vidéo, elle pratique sa technique lors des classes de conversation en français qu’elle organise chaque semaine. Elle n’espère pas devenir Woody Allen, mais elle ne manque pas d’idées. « Je veux faire un film sur l’art extérieur à Yellowknife réalisé par plusieurs artistes. Je veux donner de la visibilité à l’art extérieur, comme les murales, les sculptures. » Une demande de financement au Conseil des Arts du Canada a d’ailleurs été envoyée dernièrement pour l’aider à réaliser son projet. « Les concours, ça génère des idées. Ça nous force à mettre nos idées ensemble et à utiliser les médias que nous sommes en train d’apprendre pour réaliser nos projets. » La pellicule vidéo, document d’archive, circule bien un peu partout. « Ça m’aide à me mettre sur la carte, explique Diane Boudreau. Il faut se vendre soi-même en tant qu’artiste. »

C’est d’ailleurs cette approche qui deviendra répandue dans son travail. Elle admet vouloir intégrer de plus en plus les nouvelles technologies à sa pratique artistique. « Je suis le courant », révèle celle qui a travaillé en architecture sur le logiciel Autocad, un programme de dessin assisté par ordinateur, durant près de 12 ans. Elle se rappelle l’âge préhistorique de l’ordinateur, quand, tranquillement, il s’est taillé une place dans les bureaux. « On faisait nos dessins à la main en architecture. Quand l’ordinateur est arrivé, ça a bousculé beaucoup de choses. Il y avait beaucoup de gens réfractaires. »

Avec de nouvelles connaissances en poche, Diane Boudreau s’affranchit du monstre informatique, qui peut angoisser ceux qui ne le connaissent pas. Elle prend le temps d’apprendre pour décupler ses chances de visibilité à l’ère des communications. « Je ne trouve pas l’informatique effrayante. Nous avons des capacités et il faut prendre le temps. »