C’est avec intérêt et une certaine satisfaction que j’ai pris connaissance du rapport final du Comité spécial sur la révision de la Loi sur les langues officielles.
Plusieurs recommandations méritent d’être applaudies, notamment celles traitant de l’importance du système scolaire pour appuyer la préservation et le développement des langues autochtones.
La nomination d’un ministre responsable des langues officielles, la création d’un secrétariat aux langues officielles et celle du conseil des langues autochtones sont trois étapes indispensable pour responsabiliser le gouvernement dans l’application de la loi et pour accroître l’engagement de la communauté dans la détermination des orientations stratégiques du gouvernement.
Autre constatation heureuse, le commissariat aux langues ne pourra plus se réfugier derrière son mandat de promotion des langues au détriment de son mandat de protection des droits linguistiques. La promotion des langues fera partie des mandats du ministre responsable et du futur conseil des langues autochtones.
Trois déceptions m’attendaient cependant. Depuis de nombreuses années, je maintiens que la seule façon de redonner un statut économique aux langues autochtones consiste à inscrire toutes ces langues parmi les langues officielles de travail, avec droits et responsabilité, à l’instar des dispositions de la Loi sur les langues officielles du Canada, ou le français et l’anglais jouissent de droits égaux sur le lieu de travail.
J’aurais cru que le comité en aurait profité pour recommander d’adopter une forte réglementation à la loi. Malheureusement, on continue de remettre entre les mains discrétionnaires d’un ministre l’adoption et l’application de politiques et de lignes directrices.
Finalement, il est dommage que trop de recommandations semblent diluées et affaiblies. On sait ce qui arrive souvent à des rapports de comité alors que le Cabinet n’en adopte souvent que quelques éléments. Or, il semble que certaines parties de ce rapport soient déjà le fruit de compromis. Ainsi, on ne devrait pas voir une recommandation du genre, «on suggère au ministre de peut-être envisager, un bon matin, s’il se sent de bonne humeur, l’établissement d’un petit (faut quand même pas exagérer) secrétariat aux langues officielles». Ça manque un peu de force comme recommandation.