le Mercredi 30 avril 2025
le Vendredi 14 mars 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Assemblée générale de formation du CDÉTNO C’est un départ

Assemblée générale de formation du CDÉTNO C’est un départ
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Une fois le cap de l’année financière franchi, le 1er avril prochain, l’organisme quittera officiellement le nid. L’assemblée générale de formation, qui s’est tenue à Yellowknife, a posé les jalons du Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO), voué au développement économique de ses membres. Les priorités pour la prochaine année, ainsi que la présentation des quatre secteurs-clefs de l’organisme, ont permis de brosser un portrait de ce nouveau-né des organismes franco-ténois.

Avant d’adopter les priorités et le plan d’action du Conseil, les délégués et invités présents ont eu l’occasion d’entendre Sylvie Francoeur expliquer le processus par lequel la francophonie ténoise a décidé de se doter d’un organe de développement économique. C’est à titre de consultante que Mme Francoeur a parcouru les communautés ténoises pour connaître quels étaient les besoins des gens d’affaires, ainsi que leur désir d’offrir des services bilingues à leur clientèle.

Après deux années de travail, Sylvie Francoeur présentait, en 2002, le document intitulé « Bâtir un pays », qui devait conduire à la création du CDÉTNO. Ce document constituait la planification 2002-2005 du développement économique franco-ténois, en se basant sur les besoins de la communauté d’affaires et les moyens d’y répondre.

La présidence du conseil d’administration a été accordée, à la suite de la tenue d’élections, à l’entrepreneur de Yellow-knife, Jean-François Pitre. Quatre représentants ont été élus pour siéger au conseil d’administration, soit Côme Deshaies, de Hay River, Robert Magnan, de Fort Smith, Richard Létourneau, d’Inuvik et France Benoît, de Yellowknife. Le poste de vice-président n’a pas été comblé.

Même si, légalement, le Conseil sera officiellement autonome en date du 1er avril, la Fédération Franco-TéNoise sera imputable financièrement du Conseil pour les deux à trois prochains mois. L’entente de prolongation de financement du ministère du Développement des ressources humaines du Canada, l’un des principaux bailleurs de fonds, a été signée avant le 31 mars 2003 au nom de la FFT. Le Conseil touchera son financement, mais c’est la FFT qui recevra les fonds. Cette situation ne plaît pas beaucoup au directeur du CDÉTNO, André Routhier. « Ça ne fait pas notre bonheur », a-t-il mentionné, ajoutant que le Conseil a demandé à DRHC que l’entente de prolongation soit signée avec le CDÉTNO. En date du vendredi 7 mars, cette situation était inchangée.

Le Conseil veut miser, pour 2003-2004, sur sa visibilité et sa viabilité à long terme. Trois priorités ont été adoptées par l’assemblée, qui seront mises en branle dès le 1er avril, soit le recrutement et la formation des membres, l’accroissement du budget, la visibilité de l’organisme dans le milieu des affaires et la recherche d’un financement continu jusqu’en 2009. « Nous devons assurer notre financement jusqu’en 2009 avec, en considération, toutes les options, même celles où le ministère du Développement des Ressources Humaines Canada (DRHC) se retirerait du financement du Conseil », a mentionné le directeur général de la Fédération Franco-TéNOise (FFT), Daniel Lamoureux, ajoutant que rien n’indique que le financement du ministère fédéral sera accordé après le 1er avril 2004, date de la fin du financement actuel de 24 millions pour l’ensemble du pays.

L’organisme veut recruter, pour sa première année, dix entreprises et faire quadrupler son membership d’ici 2005. La stratégie de recrutement sera simple. « Nous avons fait beaucoup de contacts au départ, explique le directeur du CDÉTNO, André Routhier. On va faire maintenant de la représentation. C’est carrément du porte-à-porte et de la promotion via différents types de médias. »

Selon le souhait de l’organisme, Le budget actuel, qui est de 300 000 dollars, devrait doubler d’ici la fin de la prochaine année financière. La direction compte sur deux stratégies pour parvenir à ses fins. La première consiste à poursuivre les pressions exercées sur le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada, qui, selon la FFT, ne remplit pas adéquatement son mandat dans le secteur du développement économique des communautés francophones du Nord. « Nous exerçons de la pression depuis plusieurs années pour que le ministère assume ses obligations, a indiqué Daniel Lamoureux. Nous sommes en voie de faire des percées auprès du ministère, au niveau du financement de certaines activités. On compte beaucoup là-dessus. » Une proposition a été déposée au ministère, dans le cadre de son nouveau programme pour les entreprises privées, axé sur la technologie et le tourisme. « On accorde une importance primordiale au tourisme, ajoute le directeur général de la FFT. C’est de l’argent propre, c’est une des valeurs sûres aux TNO, c’est beaucoup moins développé qu’au Yukon et au Nunavut. »

La deuxième tactique vise à approcher le bureau local de DRHC qui, au Yukon, finance le Service d’orientation et de la formation des adultes (SOFA). « C’est un organisme qui a un budget de 450 000 dollars par année, financé dans une large mesure par le bureau local de DRHC, a laissé savoir Daniel Lamoureux. Des projets seront déposés dans les prochaines semaines au ministère. Des approches ont déjà été faites avec une belle réception. »

L’organisme veut réinvestir une partie de cet argent pour le faire fructifier à long terme. Le tiers du 300 000 $ sera utilisé pour organiser, en mars 2004, un congrès sur le tourisme aux TNO, un projet qui, selon Daniel Lamoureux, permettrait aux voyagistes d’un peu partout à travers le monde de découvrir les attraits du Nord.« On mettrait l’accent sur la visibilité des principales attractions touristiques que comptent les trois territoires. »

Le tourisme est d’ailleurs l’un des quatre secteurs-clefs de l’organisme, qui réalise présentement une étude stratégique sur cette industrie aux TNO. Rekia Bey, qui mène ce projet, a fait une présentation lors de l’assemblée pour expliquer en quoi ce secteur de l’économie est sous-développé. « Il y a beaucoup d’infrastructures dans le transport aérien, mais l’infrastructure routière n’existe pas et ça, c’est la spécificité du Nord. C’est un handicap pour le tourisme, car le touriste aime la mobilité et l’indépendance », a-t-elle indiqué. Entre autres observations, les installations actuelles ne permettent que de courts séjours. « Si on veut allonger la période, il faut développer de nouveaux équipements dans l’hôtellerie et la restauration. » Le Conseil espère, avec cette étude, cibler de nouvelles clientèles et vendre le bilinguisme aux entreprises touristiques.