le Lundi 21 avril 2025
le Vendredi 21 mars 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Politique

Plan Dion et éducation en français Aux provinces et territoires de présenter leur plan

Plan Dion et éducation en français Aux provinces et territoires de présenter leur plan
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La ministre Sheila Copps était à Winnipeg, le 13 mars dernier, pour répondre aux questions des journalistes oeuvrant dans les médias en milieu minoritaire. Cette dernière a abordé la question du plan d’action du ministre Stéphane Dion, puisque les sommes qui y sont prévues passeront surtout par son ministère, notamment les 209 millions de dollars prévus pour l’éducation dans la langue de la minorité.

Au sujet de l’éducation, la ministre a déclaré que l’argent viserait à la fois l’élaboration de divers programmes, mais aussi la construction et la rénovation d’école. « Ce que nous exigeons actuellement des territoires et des provinces, c’est d’établir un plan d’action pour les cinq prochaines années en matière d’éducation. Le plan d’action que nous négocions avec les TNO exigera des demandes précises en matière d’éducation et de services », de mentionner Mme Copps, qui a aussi abordé le sujet des centres communautaires.

La ministre a aussi rejeté l’idée de procéder à un financement au prorata de la population visée. « On demande à chaque province et territoire de nous préparer un plan d’action spécifiant qu’est-ce qu’ils feront pour l’éducation dans la langue de la minorité. Nous demandons aussi de la transparence, parce que dans certaines circonstances, on a eu des plaintes parce que l’argent n’a pas été au bon endroit », de déclarer la ministre. « Lors des négociations, nous encouragerons certainement les provinces à accroître leurs investissements », dit-elle.

Le président de la Commission scolaire francophone de division (CSFD), Jean-François Pitre, lorgne, bien sûr, du côté de cet argent neuf. « On espère que le plan peut jouer en notre faveur, mais on n’a pas encore de réponse là-dessus », dit-il. La CSFD espère, au cours des prochaines années, procéder à la construction d’une école à Hay River, et à l’agrandissement de l’école Allain St-Cyr. Lors de la réunion du 12 mars dernier, les commissaires ont mentionné qu’une rencontre avec les représentants du gouvernement territorial aurait lieu le 4 avril prochain. Cette rencontre a pour objectif d’élaborer un plan pour l’entente territoriale-fédérale 2004-2009 en matière d’éducation.

Outre les 209 millions de dollars destinés à l’éducation dans la langue de la minorité, le Plan d’action de Stéphane Dion comprend une injection de 137 millions dans l’éducation de la langue seconde, 24 millions de dollars pour les bourses d’été en matière de langues et 11,5 millions pour le programme de moniteurs de langue.

Les représentants de la francophonie des trois territoires espéraient bien voir le ministère des Affaires indiennes et du Nord Canada être inclut parmi les 26 agences et ministère fédéraux obligés de produire des rapports annuels et des plans d’action en matière de langues officielles. Il n’en est cependant pas question dans le rapport du ministre Dion, si bien que Sheila Copps s’en remet au principe d’imputabilité.

« Si un ministère, outre le ministère du Patrimoine canadien, ne respecte pas la Loi fédérale sur les langues officielles, nous pourrions procéder à une discussion directe avec le Conseil privé. M. Dion et ses officiers sont en mesure de faire un suivi au chapitre du non-respect de l’imputabilité », d’expliquer la ministre, qui souhaite que « chacun et chacune fasse sa part pour l’épanouissement dans les opportunités de développement économique et social » des communautés. Le plan Dion prévoit 13,5 millions de dollars pour la mise en œuvre du plan, y compris le cadre d’imputabilité et de coordination.

Parmi tous les organismes francophones nationaux, la Fédération culturelle canadienne-française faisait bande à part, déçue que le plan d’action ne fasse pas précisément état des arts et de la culture. Selon Mme Copps, les investissements du gouvernement dans ce domaine relèvent principalement des politiques de chaque ministère.

La ministre du Patrimoine canadien explique que chaque investissement effectué dans ces domaines par un ministère doit comprendre un pourcentage destiné à la francophonie. « Il y a une enveloppe au niveau de la communauté au sens plus large et dans tous les organismes culturels du ministère. Par exemple, la politique actuelle des maisons d’édition au niveau de Patrimoine canadien, exige l’établissement de maisons d’édition en milieu minoritaire », explique Mme Copps, qui s’est servie des exemples de Radio-Canada et du Fonds de musique canadien.