le Vendredi 24 octobre 2025
le Jeudi 23 octobre 2025 14:49 Francophonie

Une page se tourne pour Simon Cloutier

Simon Cloutier conclut son mandat à la présidence de la FNCSF, après plus de dix ans d’engagement pour l’éducation en français.  — Photo Cristiano Pereira
Simon Cloutier conclut son mandat à la présidence de la FNCSF, après plus de dix ans d’engagement pour l’éducation en français.
Photo Cristiano Pereira

Après trois ans à la tête de la FNCSF, Simon Cloutier termine son mandat. Il revient sur ses réalisations, les défis du réseau scolaire francophone et la suite de son engagement.

Une page se tourne pour Simon Cloutier
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À l’issue du 35ᵉ congrès annuel de la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF), Simon Cloutier a conclu son mandat à la présidence, désormais repris par Johanne Lacombe. Il tourne ainsi une page importante de son engagement au sein de l’organisation. Impliqué depuis plus d’une décennie dans la gouvernance scolaire francophone, il souhaite désormais prendre une pause, tout en restant proche des dossiers qui lui tiennent à cœur. Pour Médias ténois, il revient sur les moments marquants de son parcours et sur les défis qui attendent encore l’éducation en français en milieu minoritaire.

Après plus de dix ans d’engagement dans la gouvernance scolaire francophone, dont trois à la tête de la FNCSF, quel moment ou quelle réalisation gardez-vous comme la plus marquante de votre parcours ?

Il y a plusieurs moments importants qui me viennent en tête, mais certains se démarquent tout particulièrement. La majoration de l’enveloppe du Programme des langues officielles dans l’enseignement (PLOE) a été un jalon majeur – c’est une avancée concrète qui aura des effets réels sur les services et les programmes offerts aux élèves de nos écoles francophones en milieu minoritaire. Je pense aussi à l’étude sur le continuum en éducation entreprise par le Comité permanent des langues officielles, qui a permis de mettre en lumière les défis et les solutions pour renforcer le parcours éducatif en français, de la petite enfance jusqu’au post-secondaire.

Un autre qui me tient particulièrement à cœur est le dénombrement des ayants droit. Ces données sont cruciales, non seulement pour planifier adéquatement les services éducatifs, mais aussi pour soutenir le développement des communautés francophones dans leur ensemble. Avoir des données fiables, c’est avoir les moyens de revendiquer ce à quoi nos communautés ont droit.

Mais au-delà des dossiers, ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir contribué à ce que la FNCSF prenne une place de plus en plus forte sur la scène nationale et qu’elle soit reconnue comme une voix incontournable lorsqu’il est question d’éducation en français en milieu minoritaire.

Vous dites qu’il vous sera « presque impossible de ne pas refaire surface un jour » dans la francophonie. Comment voyez-vous votre rôle à l’avenir, et quels défis demeurent, selon vous, pour assurer la vitalité de l’éducation en français en milieu minoritaire ?

Même si je quitte la présidence, je demeure impliqué au sein de la Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest, puisque mon mandat de commissaire se poursuit encore pour deux ans. Et je suis convaincu que, tôt ou tard, je reviendrai m’impliquer plus activement dans la francophonie. Nous avons une richesse incroyable d’organismes locaux et territoriaux, et je trouverai assurément une façon d’apporter ma contribution une fois les batteries rechargées.

Et qui sait ? Puisque chacun de ces organismes est représenté au sein d’une entité nationale, peut-être que je pourrai, à nouveau, mettre mon expérience acquise à la FNCSF au service de la francophonie à ce niveau.

Les défis restent nombreux : la croissance démographique, le financement équitable, le continuum éducatif, la pénurie de personnel, et bien sûr, la mise en œuvre concrète de Loi sur les langues officielles du Canada modernisée. Mais je demeure optimiste. La force de notre réseau et la mobilisation des communautés sont de puissants leviers pour continuer d’avancer.

Au moment où vous passez le flambeau, quels enjeux ou priorités aimeriez-vous voir la FNCSF continuer à défendre avec vigueur dans les prochaines années ?

La FNCSF a un rôle crucial à jouer et je souhaite qu’elle poursuive, avec la même vigueur, la défense d’un accès équitable à une éducation en français de grande qualité pour tous les élèves du réseau partout au pays. Les besoins en infrastructures demeurent immenses et doivent absolument être au cœur des discussions avec les gouvernements.

Dans la même veine, le dénombrement des ayants droit doit rester une priorité. Sans données fiables, il est impossible de planifier efficacement les infrastructures, les services et la croissance du réseau scolaire francophone. Ces données sont essentielles non seulement pour le système éducatif, mais aussi pour le développement global des communautés francophones.

En parallèle, il est essentiel de continuer à miser sur la mise en œuvre concrète de la Loi sur les langues officielles, sur la consolidation des capacités des conseils scolaires et sur la mobilisation de l’ensemble des partenaires communautaires. C’est en parlant d’une seule voix que nous avons pu réaliser de grandes avancées… et c’est aussi ainsi que nous pourrons continuer à en réaliser d’autres.