le Jeudi 8 mai 2025
le Vendredi 28 mars 2003 0:00 | mis à jour le 8 mai 2025 13:35 Éditorial

Le passé pour nous guider

Le passé pour nous guider
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En lisant l’article de Simon Bérubé sur la réforme scolaire au Nunavut (page 5), il m’a été impossible de ne pas établir un parallèle avec deux épisodes d’un passé pas si lointain.

À la fin des années 1980, un individu s’est levé contre vents et marées pour faire respecter les droits scolaires de ses enfants. Tant les groupes de parents que les associations francophones de sa province s’opposaient à la poursuite qu’un certain monsieur Mahé intentait contre son gouvernement. Après quelques années en cour, la Cour suprême du Canada rendait la décision Mahé, qui allait redéfinir les droits à l’éducation pour la minorité. De paria de sa communauté, monsieur Mahé est soudain devenu le héros d’une nation.

Au début des années 1990, s’appuyant sur l’arrêt Mahé, les parents franco-ténois commencent à revendiquer des modifications à la Loi sur l’Éducation afin de la rendre constitutionnelle. Une poursuite fut également intentée contre le gouvernement territorial sur cette question. La poursuite a finalement été arrêtée en raison de la promesse du gouvernement de modifier sa loi. La première ébauche du projet de loi ne répondait pas aux attentes des parents franco-ténois mais le ministre de l’Éducation promettait que les règlements préciseraient les droits scolaires, notamment les droits à la gestion scolaire. Après un an d’attente, c’est effectivement ce qui s’est produit et la poursuite fut définitivement abandonnée.

La morale de cet éditorial? Il y en a deux. D’une part, une personne peut d’elle-même faire respecter ses droits sans attendre de recevoir l’aval des groupes de représentation. D’autre part, un gouvernement est plus enclin à prendre les bonnes décisions s’il risque de perdre la face devant les tribunaux. Bonne chance aux Franco-Nunavutois!