le Mercredi 30 avril 2025
le Vendredi 21 février 2003 0:00 | mis à jour le 20 mars 2025 10:35 Économie

Application pour un gazoduc Le fédéral se dit prêt

Application pour un gazoduc Le fédéral se dit prêt
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C’est à Calgary, où les bureaux des joueurs majeurs de l’industrie des gaz et du pétrole sont situés, que le ministre des Affaires indiennes et du Nord Canada, Robert Nault, a annoncé l’ouverture d’un bureau de préparation pour les projets de gazoduc dans le Nord. « Je suis ici parce que c’est un message à l’industrie. Nous sommes prêts à faire des affaires. Je voulais que ce soit entendu fort et clair », dit-il.

L’investissement fédéral affectera des ressources au Bureau de la région des TNO pour « coordonner la planification de la construction d’un gazoduc et appuyer l’évaluation environnementale faite en coopération ( par les différentes agences concernées) et l’examen réglementaire pertinent ». Selon le ministre, dans les Territoires du Nord-Ouest, on remarque déjà des besoins immédiats dans les domaines de l’examen et de la délivrance des permis, du contrôle de la conformité, de l’attribution des droits, de la liaison entre l’industrie et les collectivités, de la recherche sur les lacunes scientifiques et informa-tionnelles et pour les différentes consultations.

Robert Nault tient cependant à souligner que le gouvernement canadien demeure neutre en ce qui à trait au tracé qu’empruntera un éventuel gazoduc qui amènerait la ressource naturelle de l’Arctique vers les provinces canadiennes et les États-Unis. « Ce sont les forces du marché qui doivent décider où et quand un gazoduc sera construit. J’ai l’intention d’apporter ce message à Washington aussi », de mentionner celui qui se rendra dans la capitale américaine à la fin du mois. Le ministre craint en effet qu’une nouvelle version du Energy Bill propose encore des subventions au gazoduc de l’Alaska.

« Si autre chose que le marché commence à influer sur le lieu et le moment de la construction, nous en payerons tous le prix. Une source d’énergie sûre est une source qui passe le test des forces du marché », croit-il.

Selon le ministre, le bureau sera situé à Yellowknife car « c’est là où la plupart des activités se passent en ce moment et qu’il y a le plus d’exploration. Nous comprenons aussi que c’est là où les producteurs croient que le bureau devrait être ». Le ministre ne ferme pas la porte à l’idée d’établir des bureaux-satellites à Whitehorse ou Calgary.

Participation du fédéral au projet

Questionné sur le sujet, le ministre Nault a fait savoir que le gouvernement canadien n’entendait pas s’impliquer directement par l’allocation de prêts garantis ou autres mesures similaires à l’Aboriginal pipeline group (APG). «  Ce n’est pas le rôle du gouvernement canadien d’intervenir en tant que troisième partie dans les accords qu’il y aura entre l’APG et l’industrie. Nous sommes clairs sur le fait que nous n’interviendrons pas sur le marché », d’établir le ministre.

« Ce serait injuste de dire que nous n’avons jamais fait de garantis de prêts en tant que gouvernement. Mais en ce moment, sans savoir quelle serait la proposition, je ne pourrais pas vous dire quel sera le rôle du gouvernement du Canada », continue-t-il.

Pour l’instant, le ministre ne s’avance que dans les secteurs de la formation et de l’aide au développement de partenariat en ce qui à trait à l’implication fédérale dans « le développement du Nord ». Robert Nault signale en effet qu’outre le secteur du pétrole et du gaz, les ressources minières demeurent en effervescence au nord du 60e parallèle.

Parmi les autres secteurs d’activités dans lesquels le gouvernement fédéral serait prêt à s’impliquer, on retrouve les infrastructures, notamment en terme d’aqueducs et d’égouts pour aider au développement du marché locatif. « À Yellowknife, le logement est déjà en crise. Je suis très sensible à ça et je vous assure que j’en parlerai à mes collègues du gouvernement », d’avancer le ministre.

Robert Nault refuse de s’aventurer sur le terrain du partage des revenus provenant des ressources non renouvelables. « L’ancien premier ministre David Patterson est à négocier un cadre de travail qui pourrait être prêt d’ici l’été prochain. Je ne peux cependant pas donner de détail sur la portée des négociations, puisque ça dépendra des parties engagées dans ce travail ».